Depuis dix ans, les résidents de la capitale du Yukon se donnent les moyens de tuer la froide saison grâce à une gigantesque marionnette à l’effigie de l’hiver qu’ils immolent par le feu. Pour ce 10e anniversaire, les organisateurs de Burning away the winter blues ont voulu permettre à tout le monde d’assister à la procession festive en la retransmettant en direct sur Internet. Le samedi 22 mars à partir de 20 h 30 heure du Yukon (21 h 30 aux TNO), le site Web www.burningawaythewinterblues.com retransmettra la marche rythmée de tambours jusqu’au parc où les mots contenant la mélancolie hivernale des gens seront lancés au bûcher.
Arlin McFarlane, la créatrice de cet événement, assure que tout est prêt pour l’édition de cette année. « D’habitude il y a une certaine infrastructure en place mais les gens viennent et participent surtout sur le moment. Pour le 10e anniversaire, nous avons voulu faire les choses avec un peu plus d’ampleur. Nous avons offert des ateliers pour ceux qui voulaient apprendre quelques rythmes pour jouer des tambours qui accompagnent la marche. Un autre était organisé pour que chacun puisse confectionner un masque à porter durant le défilé », dit-elle. L’idée de diffuser la procession sur l’Internet vient de la situation géographique de Whitehorse. Arlin McFarlane a toujours eu l’impression que parmi les 200 ou 300 personnes qui paradent normalement à cet événement symbolique plusieurs ont de la famille et des amis au loin. Ces derniers se joignent habituellement en pensée, mais désormais l’occasion leur est offerte de se joindre virtuellement et de s’assurer que les multiples mots envoyés à brûler finissent effectivement au feu.
« C’est quelque chose de symbolique, et comme toujours certaines personnes s’y rattachent plus que d’autres. Les gens remplissent des bouts de papier avec leurs tracas ou des choses qu’ils ont envie de laisser derrière eux avec la fin de l’hiver. Le fait de brûler ses maux peut donner de l’énergie pour tous ceux qui trouvent que l’hiver a été long et froid cette année. Je sais que nous ne sommes pas les seuls à Whitehorse à ressentir la rigueur de cette saison », pense Arlin Mcfarlane.
Les personnes intéressées à envoyer des mots peuvent encore le faire via le site Internet de l’événement. Ces mélancolies envoyées sont anonymes et seront toutes imprimées sur un bout de papier pour grossir le nombre de mots qui alimenteront le feu de l’Équinoxe. Cette année, l’organisatrice ne s’attend pas à une participation record sur place, justifiant le congé de Pâques doublé de la relâche des écoles. Elle est pourtant certaine que le parc sera bien rempli et qu’une fois encore beaucoup de gens se libéreront de l’emprise hivernale.
