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le Vendredi 28 mars 2008 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:36 Santé

L’Administration de santé territoriale s’attaque au cancer du colon Projet-pilote de dépistage précoce

L’Administration de santé territoriale s’attaque au cancer du colon Projet-pilote de dépistage précoce
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Avec un taux de cancer du colon aux TNO 50 % plus élevé que le taux au pays chez les hommes et 67 % plus haut chez les femmes, l’Administration de santé territoriale Stanton (ASTS) a décidé récemment de prendre des mesures pour contrer ce fléau.

Des projets-pilotes ont été ou seront implantés dans les régions des TNO qui présentent le plus de cas de cancer du colon comme le Deh Cho, le delta de Beaufort ou le secteur de Fort Smith. Le but de l’exercice est d’inciter les gens de 50 à 74 ans de ces endroits – et par ricochet de partout ailleurs aux TNO – de s’informer sur la question auprès de la clinique ou de l’hôpital local et éventuellement passer un test de dépistage précoce contre ce type de maladie, appelé aussi cancer colorectal.

L’ASTS, avec la collaboration de la Société canadienne du cancer, est à mener actuellement une campagne de sensibilisation et veut rendre le sujet, qui traite d’une partie plus intime de l’anatomie, moins tabou. « C’est habituellement un sujet de discussion derrière les portes closes en privé avec son docteur, mais ça ne devrait pas être comme ça », a signalé Louise Riordan, coordonnatrice, division Alberta et TNO, à la Société canadienne du cancer. Elle appuie ses dires en soulignant que 21 % des cas de cancer nouvellement détectés aux TNO sont du type colorectal. Même si la prévention et un mode de vie sain sont des facteurs favorables, c’est définitivement le dépistage précoce qui est le meilleur moyen à prendre pour enrayer cette maladie, affirme John Morse, médecin spécialiste à l’ATST. Il explique que le taux de survie dans les cinq premières années est de plus de 90 % lorsque ce cancer est détecté tôt pour ensuite être traité.

Celui qui est la référence aux TNO pour le dépistage du cancer du colon ajoute que la lutte commence avec des projets-pilotes dans des régions ciblées, mais souhaite à long terme que 70 % de la population des TNO âgée de 50 à 74 ans passe le test de dépistage précoce. Les tests pour la région de Deh Cho ont commencé en novembre 2007 alors que ceux de Fort Smith seront disponibles dès avril. Un projet-pilote pour le delta de la mer de Beaufort devrait être lancé vers l’automne.

Causes difficiles à expliquer

Le docteur Morse parvient difficilement à expliquer pourquoi le taux de cancer du colon est beaucoup plus élevé dans les TNO. Bien qu’il affirme que la maladie n’est pas plus répandue chez les peuples autochtones, M. Morse avance néanmoins que des changements dans les habitudes de consommation des Autochtones pourraient expliquer le phénomène.

« Il y a eu un changement culturel [au niveau de leur alimentation]. Je suggère que c’est un changement dans le type de gras qu’ils mangent et c’est un gras qui provient de commerces qui vendent de la nourriture. » À l’opposé, le médecin spécialiste ne croit pas que ceux qui préservent un mode de vie traditionnel et qui se nourrissent d’animaux sauvages ou de poissons soient plus propices à attraper ce cancer.

Louise Riordan avise qu’aucune étude scientifique spécifique n’a été menée aux TNO pour connaître les causes de cette importante variation avec le reste du pays. Se basant sur des études faites ailleurs, elle explique que la sédentarité, une mauvaise alimentation, le tabagisme et la consommation d’alcool sont quelques-unes des causes, à l’instar d’autres formes de cancer.

Malgré des chiffres qui peuvent paraître alarmants, John Morse avise que beaucoup de progrès ont été réalisés et que la mortalité reliée au cancer colorectal a chuté aux TNO dans les quinze dernières années.