Le ministre fédéral de l’environnement, John Baird, a annoncé officiellement le 7 avril le retrait d’une parcelle de 7 600 kilomètres carrés de terres en région Sahtu, première étape vers la mise en place de la réserve du parc national Nááts’ihch’oh.
Ces futures terres protégées constitueront en quelque sorte un agrandissement de l’actuelle réserve national de parc du Canada Nahanni, situé plus au sud en territoire Deh Cho. Mais comme cette zone, située à environ 250 kilomètres à l’ouest de Tulita, se trouvait sur le territoire Sahtu, le gouvernement fédéral devait négocier distinctement avec les Premières nations de l’endroit.
La Norman Wells Land Corporation, affiliée avec le district de Tulita, est un des regroupements qui a été impliqué dans ces négociations. Son porte-parole Larry Tourangeau n’aurait jamais pensé qu’un accord surviendrait après seulement un an de pourparlers. « Nous savions que les négociations allaient bien et qu’il y avait du progrès, mais je suis surpris parce que je ne pensais pas que le fédéral allait bouger aussi vite. C’est surprenant ce que ce nouveau gouvernement fait en terme de parc », a-t-il lancé.
Du côté du gouvernement des TNO, on accueille aussi cette annonce avec satisfaction. « Nous sommes heureux que le gouvernement du Canada travaille avec nous et les organisations autochtones du Sahtu pour protéger encore davantage nos terres », a déclaré par voie de communiqué le ministre de l’Environnement, Michael Miltenberger.
Ce retrait des terres est accompagné d’un accord de contribution de 500 000 $ sur deux ans et qui servira à la réalisation d’un plan des répercussions et des avantages.
David Murray, planificateur principal de la division des Nouveaux parcs dans le Nord, à Parcs Canada, avise qu’il faudra attendre encore deux ou trois ans avant que ce parc national soit formellement établi. Entre-temps, des consultations et des négociations seront entreprises avec les Dénés et les Métis de différentes organisations du Sahtu pour voir comment sera administré ce territoire protégé.
Même si le retrait des terres en vigueur depuis le 1er mars implique qu’aucun nouveau permis d’exploration minière ne sera accordé dans cette zone, M. Murray concède que les compagnies qui s’étaient vues préalablement accorder des concessions minières dans le secteur pourront continuer leurs activités. On dénombrerait près d’une dizaine de ces permis déjà accordés.
Le représentant de Parcs Canada précise que cette situation ne crée pas vraiment d’inconvénients majeurs, car les intérêts des compagnies pourraient éventuellement être rachetés ou les limites de la future réserve du parc national Nááts’ihch’oh pourraient être quelque peu retouché. « C’est une question que nous devrons regarder […] mais la plupart des concessions se trouve près des limites du parc non loin de la frontière avec le Yukon. », a avisé M. Murray. Ce dernier ajoute que les représentants Deh Cho font face à la même situation suite à l’annonce de l’agrandissement du parc national Nahanni l’été dernier.
Le futur parc national Nááts’ihch’oh est situé dans le bassin hydrographique de la rivière Nahanni et constitue un territoire riche sur le plan de la faune et de la flore. On y retrouve une végétation riche, la présence de plusieurs grizzlis, des caribous – notamment durant la période estivale –, des chèvres de montagne et des orignaux. C’est aussi dans cette zone qu’on retrouve le majestueux Mont Wilson.
