le Mercredi 30 avril 2025
le Vendredi 11 avril 2008 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:36 Politique

Services publics aux TNO: Contraire à l’esprit d’un gouvernement de consensus

Services publics aux TNO: Contraire à l’esprit d’un gouvernement de consensus
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Dans un communiqué de presse daté du 4 avril, la présidente du comité permanent des priorités et de la planification (CPPP), Jane Groenewegen, annonce que le gouvernement des TNO n’a pas consulté les députés réguliers de l’assemblée avant d’annoncer les potentielles compressions budgétaires au sein des services publics territoriaux.

« Ceci est un sérieux affront à l’esprit d’un gouvernement de consensus et les membres du comité ne sont pas prêts de le tolérer », peut-on lire dans le communiqué. La députée de Hay River Sud s’insurge contre le fait que le cabinet des ministres insinue que les membres du comité permanent aient été informés à l’avance et qu’ils soient de ce fait considérés comme les architectes de ces réductions. « Nous recevons plus d’informations en provenance des nos circonscriptions et des médias qu’en provenance de nos collègues ministres », déclare-t-elle.

Le député de Nahendeh, Kevin Menicoche, a affirmé que si le comité a envoyé cet avis aux médias c’est que le cabinet des TNO ne fournissait pas assez d’informations sur les compressions proposées au niveau des services publics. « Il n’a pas été possible de vraiment travailler avec eux, a-t-il dit. Ce que j’appelle travailler c’est discuter et avancer tous ensemble. Nous pourrions mieux identifier les cibles de ces compressions, mieux comprendre les réductions dans le budget. Si nous travaillions ensemble, les membres du comité pourraient évaluer les propositions du cabinet et les réfuter aux besoins, les modifier ou les approuver. Par exemple, certains programmes comme les sports et les loisirs sont sur la sellette. Je ne comprends pas comment on peut imputer ce qui promeut une vie saine et dynamique, c’est la santé de notre population qui est en jeu. »

Pour Jane Groenewegen, l’idée d’un gouvernement de consensus est basée sur le respect du rôle de chaque membre de l’Assemblée, qu’il fasse parti du conseil des ministres ou qu’il soit un membre régulier. En correspondance avec L’Aquilon elle assure que les députés ont un rôle majeur à jouer dans un tel gouvernement. « Ne serait-ce pour élire les membres qu’ils veulent voir siéger sur le conseil et conséquemment tenir le Conseil des ministres responsable à l’égard de nos électeurs. Alors lorsque les communications entre les ministres et les membres réguliers ne se font pas, ce système s’effondre ».

Lors de la dernière session de l’Assemblée législative au mois de février, le conseil des ministres avait assuré que les recommandations du comité seraient prises en compte pour les décisions entourant ces réductions. Sur ce sujet, plusieurs questions ont été adressées au premier ministre par certains députés à savoir s’ils allaient recevoir plus d’informations. « Ce sera cet hiver et au début du printemps que nous serons capables de présenter aux membres, des ébauches pour situer où nous atteindrons nos échéanciers et nos objectifs pour le premier budget à mettre en place aux mois de mai-juin », avait alors répondu Floyd Roland.

Les discussions prennent place

D’après Kevin Menicoche, les choses se mettent en place en ce début avril. Il a déclaré que tous les députés étaient à Yellowknife cette semaine pour leurs travaux des comités permanents. Il a assuré que le conseil des ministres devait leur présenter des informations sur ces compressions. Ce dernier est un peu soulagé, car il pourra au moins répondre aux questions des résidents de sa circonscription. « Je représente toute une région et je sais que 20 postes sont touchés par les compressions budgétaires. Dans la région de Fort Simpson, ce sont dix emplois au niveau du gouvernement et dix autres par contrats qui seront supprimés. Je connais personnellement plusieurs des travailleurs visés. C’est sûr que je ne leur ai pas fait de promesse pour leur emploi, mais maintenant je vais me battre et chercher d’autres solutions que de couper dans le plus facile : les emplois du gouvernement », de déclarer le député Menicoche. La députée de Hay River Sud, argumente qu’il est usuel que les députés soient avertis des possibles mises à pied dans leur circonscription. Elle comprend que ces licenciements potentiels sont sujets à l’adoption du budget et que c’est pour cela que le processus n’a pas été suivi. En effet, le budget est classé confidentiel jusqu’au 22 mai, moment où le ministre des Finances, Floyd Roland le livrera au public.

Le premier ministre avait déclaré en chambre au mois de février que quelques-uns des exercices que le gouvernement devait accomplir allaient avoir un impact au niveau des fonctionnaires. Il expliquait alors que presque 50 % des dépenses du GTNO à travers les Territoires étaient reliées aux compensations et aux avantages sociaux. À la lumière des réunions entre les ministres et les comités permanant de cette semaine, , le premier ministre Roland a jugé obsolètes les déclarations diffusées par le communiqué de presse du CPPP. « Ils détiennent maintenant toutes les informations nécessaires pour émettre leur recommandations », a-t-il confié à L’Aquilon. Il s’est aussi défendu d’avoir touché une cible facile en affectant des emplois gouvernementaux. « Nous avons révisé tous les départements et identifié les secteurs qui n’étaient pas primordiaux. Aucun des emplois du gouvernement n’est une cible facile », a-t-il déclaré.

Pour le bien des TNO

Questionnée sur ses intentions actuelles qu’en a l’adoption du budget, Jane Groenewegen rétorque qu’elle trouve que les réductions et les nouvelles initiatives n’ont pas bénéficié des analyses nécessaires, ne donnant aux députés ni le temps, ni les ressources et l’information adéquates pour y répondre correctement. « Nous aurions pu attendre jusqu’à l’automne pour établir le premier budget de la 16e Assemblée, mais ce n’est pas l’idéal non plus de commencer un nouveau mandat de quatre ans sans un budget qui reflète nos priorités. »