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le Vendredi 25 juillet 2008 0:00 Éducation

École Boréale: une victoire juridique éclatante

École Boréale: une victoire juridique éclatante
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Les parents francophones et francophiles de Hay River peuvent dormir sur leurs deux oreilles, car leurs cris ont été entendus par la juge Louise Charbonneau. La magistrate a reconnu le bien-fondé de toutes les demandes de la Commission scolaire francophone (CSF), dans un jugement rendu le 22 juillet à la Cour suprême des TNO.

La décision rendue contraint le gouvernement à assurer la satisfaction de trois besoins exprimés par l’école Boréale : l’accès à un gymnase, l’accès à un laboratoire de sciences dûment équipé et l’utilisation de trois salles de cours supplémentaires. Un jugement défavorable à la Commission scolaire aurait eu des conséquences désastreuses pour l’école Boréale, a reconnu le directeur général sortant de la Commission, Paul Thériault.

Pas demander mieux

C’est pourtant muni d’un sourire irrépressible qu’il a déclaré qu’on « ne pouvait pas demander mieux. Il a ajouté que c’est « au tour du gouvernement de prendre les mesures nécessaires », mais que les francophones ne sont pas fermés ni à un aménagement de l’édifice High Rise – au centre-ville de Hay River – ni à l’achat de classes portatives.

En effet, le jugement résout la crise d’espace en mettant à la disposition des élèves francophones des locaux qui se trouvent à l’école secondaire Diamond Jenness. Si elle ne se plaint pas de la situation qui est favorable aux francophones, la directrice de l’école Boréale, Sophie Call, rappelle que ce déménagement temporaire ressuscite les vieux démons de l’assimilation.

Non à l’assimilation

« On sait que c’est grand, que c’est attrayant, qu’ils ont plusieurs amis qui vont à l’école anglophone, dit la directrice. Le groupe populaire, toute cette culture-là, va les attirer », admet Mme Call. Plusieurs moyens seront mis en œuvre pour rassurer les parents inquiétés par la concurrence du milieu anglophone : prendre les pauses à des heures différentes, ne pas occuper le gymnase en même temps que les élèves de Diamond Jenness, voire carrément utiliser des couloirs différents lors des déplacements afin de minimiser le métissage des deux groupes linguistiques.

De toute manière, le jugement rendu l’a été à la suite d’une injonction interlocutoire (une urgence juridique), a tenu à rappeler le président de la CSF, André Légaré. Les mesures ordonnées par la juge ne sont que temporaires et l’école devra éventuellement disposer de ses propres équipements pour satisfaire ses besoins croissants. « Pour nous, c’est une solution de pis-aller, a déclaré M. Légaré. On voudrait qu’à court terme, d’autres options soient mises de l’avant. »

Le commissaire qualifie la solution de mesure « tampon », une réponse rapide face à la crise qui arrivait à grands pas avec la fin de l’été et la reprise des cours. Les délais imposés ont fortement contribué à la recommandation de la juge Charbonneau de partager des espaces déjà existants. Toutefois, la directrice Mme Call croit que le gouvernement proposera peut-être l’achat des classes portables ou encore la rénovation du High Rise, afin d’éviter une situation potentiellement explosive entre la commission scolaire responsable de Diamond Jenness et la CSF.

Rien de tel que l’aménagement du High Rise pour développer une fierté chez les plus vieux et affirmer leur sentiment d’indépendance. En attendant la construction d’une aile secondaire, ce bâtiment ferait l’affaire, croit la directrice de l’école : « C’est le temps pour eux de développer leur sens d’indépendance et d’identité comme ados francos, dit Mme Call. C’est le temps de leur donner un espace distinct », raisonne-t-elle.

Ni le ministre Lafferty ni aucun autre représentant de la partie gouvernementale n’ont désiré commenter le jugement au moment d’écrire ces lignes.