En poste depuis le 15 juillet, Philippe Brûlot, le nouveau directeur général de la Commission scolaire francophone (CSF), s’est installé dans le Nord par attrait du défi. Un caractère qu’il va sans aucun doute devoir mettre à l’œuvre avec l’ambition affichée de la CSF de faire respecter les droits des écoliers francophones aux Territoires.
Cet administrateur d’expérience se dit de nature optimiste et s’estime en terrain connu quand il s’agit de lutter pour le respect des droits francophones. Pourtant, la petite histoire veut que le Nord lui ait déjà démontré que les choses se déroulent sur un rythme différent sous ses latitudes. Philippe Brûlot, qui a pris la route entre Port Coquitlam en Colombie-Britannique et Yellowknife, a en effet dû patienter huit heures sur le pas du 60e parallèle alors que le poste d’essence d’Indian Cabins à 14 kilomètres de la frontière en Alberta attendait pour être ravitaillé.
Un nouveau défi
Éducateur à Montréal, M. Brûlot est par la suite monté assez rapidement dans les strates de l’administration de l’éducation francophone hors Québec, pour finir dernièrement cinq ans au poste d’administrateur régional de la Commission scolaire francophone sur l’île de Vancouver. « J’ai toujours aspiré à occuper des fonctions de haute administration, j’ai commencé dans les classes, car je pensais que pour être un bon directeur d’école, il fallait tout d’abord être un bon prof », a expliqué M. Brûlot. Il a poursuivi en assurant qu’il était facile de trouver des emplois dans des fonctions importantes dans son domaine, et a néanmoins insisté à prendre le poste aux Territoires, car il a senti un véritable défi pour un bâtisseur de la francophonie comme lui. « J’ai la francophonie tatouée sur le cœur. Je suis comme tous ces éducateurs, je suis là pour les enfants, car les payes sont bonnes aussi dans le Sud. Je suis ici pour être sûr que les enfants des TNO aient accès à une éducation de qualité dans la continuité des droits francophones. »
Les dossiers
C’est une transition rapide à laquelle se livre la direction de la commission scolaire cette année. Avec le départ de Paul Thériault le 31 juillet, l’ancien et le nouveau DG n’ont que deux semaines pour se transmettre les clés et les dossiers de la commission. Les deux DG ont mentionné : la situation juridique concernant l’autogestion de la CSF; la rentrée 2008; l’expansion de l’école Boréale et l’arrivée de ses premières élèves de 11e année; le développement des nouvelles options pour le secondaire dans les deux écoles; la phase II de l’école de Yellowknife; l’organisation du 26 août qui est la première journée pédagogique de l’année avec tous le personnel éducatif de la CSF.
Dû aux circonstances, Philippe Brûlot sait qu’il devra travailler sur certaines urgences. Il sait également que les commissaires de la CSF ont récemment appuyé l’embauche d’une directrice générale adjointe dont le nom a été confirmé dernièrement, il s’agit de Marie Leblanc-Warick, ancienne directrice adjointe de l’école St. Joseph à Yellowknife. Cette nouvelle ressource est la bienvenue selon lui. « Nous allons travailler main dans la main. Les dossiers chauds tels que le recours juridique vont absorber beaucoup d’énergie et ce support pour régler les tâches planifiées sera bénéfique », a commenté M.Brûlot.
Ce dernier a également exprimé quelques-unes de ses méthodes de travail. « Je suis une personne d’équipe, la dictature ce n’est vraiment pas mon style. Au plan administratif, j’aime simplifier les choses. Par exemple au nord de l’île de Vancouver j’ai centralisé plusieurs domaines d’activités pour maximiser les budgets disponibles vers le culturel ou la pédagogie et cela s’est conclu avec cinq années de croissance pour les cinq écoles que je gérais. » Selon lui il est essentiel de faire preuve d’ouverture dans les relations direction-personnel, lui qui a cité l’adage « On n’impose rien, on propose ».
