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le Vendredi 22 août 2008 0:00 Éducation

Éducation à Hay River: Malaise peu temporaire

Éducation à Hay River: Malaise peu temporaire
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C’est le mardi 19 août que la Cour suprême des TNO a entendu les deux parties qui s’opposent quant au sort des élèves de l’école Boréale pour la rentrée 2008. Dans un premier lieu, cette séance devant la Juge Louise Charbonneau devait uniquement aboutir à une décision sur la viabilité de l’ordonnance ministérielle brandie par le GTNO pour limiter strictement l’accès de l’école francophone de Hay River aux ayants droits. Mais la récente requête du gouvernement territorial pour modifier l’injonction ministérielle ordonnée il y a moins d’un mois, a bouleversé l’agenda juridique et l’agenda scolaire.

À la veille de la rentrée scolaire, le gouvernement des TNO a déposé une preuve par affidavit de David MacDonald, le président à Hay River du Conseil Scolaire de division du Slave Sud (CSDSS), prétextant plusieurs aspects qui rendraient impossible l’implantation de trois classes francophones dans un lieu distinct au sein de l’école secondaire Diamond Jenness, tel que le demandait l’ordonnance Charbonneau depuis le 22 juillet. Mardi devant la cour, l’avocat du gouvernement, Me Faille, a protesté aux accusations de mauvaise foi proclamées par Me Lepage, l’avocat de la CSF. Le gouvernement défend que le réveil tardif du CSDSS n’ést que le résultat des démarches les plus récentes pour la mise en œuvre de cette ordonnance.

Me Faille a par la suite confié en entrevue à L’Aquilon, que la décision de la juge le mois passé avait surpris son client par la précision de son application, coupant court à toute marge de manœuvre possible pour le gouvernement afin de régler la situation selon leur perspective.

Pas d’information

Au sein de la communauté, des questions commencent à se poser sur le bien-fondé d’une décision qui cible seulement 18 étudiants, mais qui en affecte une centaine d’autres. Une mère d’élèves qui envoie ses enfants aux écoles anglophones a démarré une chaîne de courriel pour questionner ses contacts et comprendre ce qui va se passer pour la rentrée des Hayriverains. Rejointe au téléphone, Michelle Stephens a déclaré qu’elle était indignée de voir que tout ce chamboulement prenait place sans que la population, les parents d’élèves et les étudiants eux-mêmes aient été informés. «Si nous faisons des changements, cela doit être bénéfique à tous, s’est-elle exclamée. Aucune des quatre écoles n’a su ce qui se tramait pour cette rentrée. Nous aurions du être consultés, les écoles auraient dû être consultées! Peut-être c’est une occasion pour la communauté d’exprimer ce qui est le mieux pour tous les enfants de Hay River.»

Pour Mme Stephens, la possibilité de déménager les classes de 8e année de l’école secondaire à l’école intermédiaire Princess Alexandra (PA) n’est pas bien vue au sein de la communauté, car ce serait revenir sur un heureux changement qui s’est effectué dans les années 90.

Une alternative pour éviter les frictions

Pour Maître Lepage et la CSF, il est certain que l’école Boréale ne doit plus être imposée au sein de l’école secondaire. La première solution que l’établissement francophone était prêt à accepter pour une période temporaire qu’il estimait à cinq ans ne fait plus du tout l’affaire maintenant que l’eau du puit est empoisonnée, comme l’a plaidé l’avocat de la CSF.

Pour la Commission, le premier choix a toujours été d’enseigner dans des lieux distincts, comme le local disponible au High Rise de Hay River ou des portatives. Maintenant, à la lumière du marasme causé par la désinformation et la volonté du GTNO de préserver les deniers publics, la CSF a proposé une ébauche de modification à l’ordonnance de la juge Charbonneau qui stipule l’aménagement de trois salles de classe dans l’école Princess Alexandra, jusqu’à ce que le rez-de-chaussé du High Rise soit rénové (aux frais du gouvernement) pour accueillir les trois classes du secondaire francophone. Une période estimée à un peu plus d’un mois par la CSF. Il a été entendu devant la juge que selon le gouvernement, le temps nécessaire pour de telles rénovations porterait l’utilisation de ces dits locaux seulement au mois de janvier. Me Faille a aussi bien spécifié qu’il n’existait pas trois classes disponibles en ce moment à l’école PA.

La décision du magistrat est attendue dans les plus brefs délais. Avant de quitter la cour, Louise Charbonneau s’est dit très consciente du facteur temps.