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le Vendredi 22 août 2008 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:36 Politique

Enjeux arctiques: Coopération circumpolaire

Enjeux arctiques: Coopération circumpolaire
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C’est au Nord du 64e parallèle, à Fairbanks en Alaska, que s’est tenue la huitième conférence des parlementaires de la région arctique (CPRA) du 12 au 14 août. Cette biennale internationale invite différents députés de huit pays de l’Arctique à travailler de concert pour s’assurer en autres que l’inévitable développement économique de cette région polaire se fasse de la façon la plus responsable possible.

Pour le Canada, deux députés fédéraux se sont présentés en Alaska. Le député conservateur Robert Mills, du comté de Red Deer en Alberta qui a présidé à maintes reprises le Comité sur l’environnement et le développement durable au parlement canadien, et le député ténois néo-démocrate Dennis Bevington, qui veille à la mise en valeur du Nord et à la souveraineté dans l’Arctique au sein de son parti.

« Ce fut une excellente conférence, a souligné le député fédéral du Western Artic en entrevue. Une fois de plus, une entité internationale a avancé que la coopération internationale et la diplomatie sont les arguments clés lorsque l’on parle de l’Arctique ».

À l’ordre du jour de la conférence, les parlementaires ont reçu une mise à jour de l’examen de la circulation marine dans l’Arctique, lancée depuis février 2005 à Copenhague. Cet examen aborde les sujets de la régulation de la navigation dans cette partie du monde qui sera de plus en plus sollicitée avec le temps et l’exploitation des divers intérêts économiques comme la pêche, les minerais ou le fret international. Les discussions se sont ensuite étalées sur trois thèmes : la santé humaine dans les régions arctiques, l’adaptation aux changements climatiques et le développement des ressources rurales de l’Arctique.

En plus du Canada, du Danemark, des États-Unis, de la Finlande, de l’Islande, de la Norvège, de la Russie et de la Suède, la Chine et la Communauté européenne ont eu le droit de s’asseoir à cette table d’expertise en tant qu’observateurs. « Que la Chine et l’Europe soient présents à ces réunions démontre bien la volonté initiée il y a plusieurs années à travailler en équipe au sein de la diplomatie internationale », a justifié Dennis Bevington. Il a poursuivi qu’étant donné que la Chine joue déjà un rôle prépondérant dans l’économie mondiale, il était tout à fait normal qu’elle sache ce qui se passe en ce moment dans cette région très active du globe.

Dennis Bevington a grandement insisté sur le fait qu’il fallait porter la notion de navigation dans le Nord au même niveau que dans les autres eaux. « Il est nécessaire de bien cartographier les voies navigables, d’intensifier les efforts pour préparer le sauvetage et le repérage d’éventuelles embarcations en détresse. Au plan national, il faut obliger l’enregistrement de tout vaisseau qui s’aventure dans les eaux arctiques, ce qui repose encore actuellement sur une base volontaire. »

La participation du Canada à cette table ronde internationale des enjeux nordiques démontre, selon Dennis Bevington, une nouvelle sensibilité du gouvernement à orienter la question du développement de l’Arctique vers la coopération plutôt que l’affirmation militaire qui préséait il y a deux ans. Ce dernier a assuré que l’actuel gouvernement avait pris bonne note des recommandations du parti néo-démocrate. Toujours est-il que lors de la CPAR, une déclaration a été ratifiée et qu’elle sera publiée prochainement. Elle vise particulièrement à informer les différents gouvernements des pays arctiques, les organisations non gouvernementales, le Conseil de l’Arctique et la population sur le développement des pourparlers dirigés vers ce pôle. Il faut rappeler qu’une déclaration ultérieure de la CPAR (Yellowknife, 1996), avait engendré la mise en place du Conseil de l’Arctique, qui demeure l’organisme intergouvernemental respectant les principes « de coopération, de coordination et d’interaction circumpolaires en vue de répondre aux préoccupations communes des États arctiques et des habitants du Nord en matière de développement durable, y compris la protection de l’environnement », selon le ministère de l’Environnement canadien.