Issue d’une grande famille qui provient de Bechoko, Gabrielle Mackensie-Scott est issue de deux lignées de chefs autochtones. Sa famille et de nombreux bénévoles l’appuient alors qu’ils voient en elle une femme capable de construire le pont entre deux réalités, la vie moderne et la tradition. Elle se réjouit d’avoir déniché un local pour sa campagne en plein cœur de la ville de Yellowknife et d’être entourée de jeunes qui croient en elle.
« Durant mon enfance, j’ai servi les gens, les aînés et les invités qui se réunissaient chez mon arrière-grand-père Jimmy Bruneau qui a été chef des Tlichos pendant 30 ans. Toute mon existence, j’ai été éduqué avec cette idée de servir les gens. À chaque fois que je me suis impliqué bénévolement dans une organisation, j’ai essayé d’atteindre le cercle administratif en sachant que c’était là où se trouvait le pouvoir de décision. En tant que mère, j’ai voulu un meilleur monde pour mes enfants, et je veux maintenant un meilleur monde pour mes petits-enfants et beaucoup d’autres gens. »
Mme Mackenzie-Scott raconte qu’elle a choisi de représenter les libéraux, car elle reconnaissait dans ce parti des initiatives comme l’Accord de Kelowna et la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones qui démontrent que le parti libéral se préoccupe de l’aspect social du pays. « Je sais que le Tournant vert de Stéphane Dion me parle énormément alors que le Nord fait face à une époque cruciale où le développement veut se faire, mais où les gens veulent aussi respecter leur environnement », précise-t-elle. Elle élabore également que les gens doivent être consultés, et qu’il est nécessaire de bien dialoguer pour ne plus subir des projets tels que la catastrophe écologique de la mine Giant, le désastre de l’exploitation d’uranium à Tulita et l’énorme pression environnementale des sables bitumineux albertains.
« Je me présente au niveau fédéral pour représenter tous les Ténois, dit-elle, et assurer que lorsque le gouvernement décidera de politique nationale la voix des résidents des TNO soit entendue au sein des autres intérêts canadiens. » La candidate libérale concède qu’elle sera nouvelle à Ottawa, mais que pour ne pas tomber dans le jeu des partis, la meilleure façon de mettre de l’avant les intérêts des résidents du Nord sera de s’immerger totalement dans l’élaboration des politiques qui régissent le pays, puis d’évaluer les deux côtés des enjeux pour défendre au mieux ceux du Nord. « Je pense fortement que les gens du Nord doivent décider pour eux-mêmes et non Ottawa! Pour moi, l’élément clef du Nord est de régler les revendications territoriales. Lorsque je participais aux consultations publiques en tant que présidente de l’Office d’examen des répercussions environnementales de la vallée du Mackenzie, j’ai entendu beaucoup de témoignages pour qui les ententes non conclues créaient un préjudice pour les deux côtés : les personnes qui voulaient protéger les terres et les promoteurs qui voulaient les développer. » Pendant cette courte campagne, elle a relancé l’idée de réintroduire le Programme d’approvisionnement alimentaire par la poste et de combattre le prix élevé de la vie nordique.