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le Vendredi 17 octobre 2008 0:00 Éducation

École Boréale: Le jardinier des petites fleurs

École Boréale: Le jardinier des petites fleurs
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« Mon travail n’est pas un travail, c’est un plaisir », avoue Laurent Dorn, assistant enseignant auprès de la pré-maternelle, des 1re et 2e années. Cet enthousiasme est soutenu par un fort sentiment d’appartenance qu’il éprouve au sein de l’école. Dans ces murs, il y trouve un échange de compétences au sein d’une équipe soudée et un rythme de vie dynamique avec ses élèves.

Rien ne prédisposait cet homme à un travail éducatif. Né en Belgique wallonne (francophone), Laurent Dorn fait des études en gestion. Puis il trouve un emploi auprès de la compagnie d’aviation Sabena. Le destin l’a amené directement en Alberta puis à Hay River à l’été 2000.

Très vite il propose ses services en tant qu’animateur bénévole dans les deux classes francophones situées dans l’école Princess Alexandra. Puis, en 2003, il devient président de l’Association franco-culturelle de Hay River pour un an. L’événement le plus marquant de son mandat fut l’assemblée générale de la Fédération franco-ténoise à Inuvik. « C’était grandiose, raconte-t-il en souriant. J’ai été très touché lorsque Lorraine Taillefer a reçu un prix, car elle le méritait à 150 %. Elle a beaucoup apporté et je la considère comme mon mentor au point de vue de la francophonie. »

Entre-temps, Laurent Dorn est de plus en plus accaparé par ses tâches en éducation et, en 2002, il est engagé à temps plein à l’école francophone. Il a suivi des formations en petite enfance, il maîtrise la méthode gestuelle d’apprentissage de la lecture. Peu à peu, il est devenu l’assistant indispensable, apprécié par les enseignantes et aimé des petits enfants, qui lui font de beaux sourires et de belles confidences en quittant la classe à la fin de la journée.

Il est responsable du club des devoirs des 1re et 2e années et assiste une douzaine d’élèves. « Ce n’est pas de l’accompagnement scolaire, déclare-t-il. C’est de l’aide aux devoirs qui dure 45 minutes. Il y a les devoirs et une dictée par semaine. Bien sûr, il y a toujours des touches personnelles pour chaque élève. C’est là qu’on peut renforcer les acquis ou combler des lacunes. »

Cela fait maintenant huit ans que Laurent Dorn est en ville. Comment s’y sent-il ? Il réfléchit un long moment avant de trouver les mots qui lui semblent justes. « Il y a des Hay Riverois, qui ont des racines ici et puis des Hay Riveriens, que je définirais comme des gens de passage. Je me sens comme un Hay Riverois. »

Et comment voit-il son avenir ? À cette question il éclate de rire et son regard devient pétillant. « Mon avenir ? Je vois mes petites fleurs qui deviendront de beaux bouquets. Je vois mon avenir aussi prometteur que tous les succès que les enfants ont ici. » Une volonté est affichée, ou plutôt une vocation inébranlable, c’est le travail avec les petits enfants. « Je peux avoir la chair de poule comme je peux être préoccupé, dit-il. Je vis huit à neuf heures par jour en symbiose avec les enfants. Je viens et je pars avec le sourire. Mon travail, ce n’est pas un travail, c’est ma joie de vivre, c’est mon paradis. »