le Lundi 23 juin 2025
le Vendredi 17 octobre 2008 0:00 Éditorial

Un écroulement rural

Un écroulement rural
00:00 00:00

On ne saura pas avant lundi prochain les résultats vérifiés par Élections Canada pour les différentes sections de vote aux TNO. Malgré tout, les quelques résultats glanés ici et là auprès des différentes formations politiques actives aux TNO semblent indiquer que le Parti libéral a perdu des plumes dans son bastion traditionnel, celui des petites collectivités autochtones.

Cet écroulement soulève quelques points intéressants. Tout d’abord, la baisse du nombre de votes des Libéraux n’a pas nécessairement profité aux deux autres principaux partis (le NPD et le PCC). Oui, quelques centaines de votes ici et là se sont probablement dirigés soit vers Bell soit vers Bevington, mais dans l’ensemble je crois que ces votes ont été perdus dans les limbes de l’abstentionnisme parce que les gens ne sont pas allés voter. Quand on constate que Gameti et Wekweti ont un taux de participation de 31 %, en chute respectivement de 66 % et 49% en 2006, on ne peut que se demander quelles sont les raisons de cette désaffectation. La première raison qui vient à l’esprit, c’est l’identité des candidats en présence. Est-ce que Mme Mackenzie-Scott avait suffisamment de reconnaissance dans les petites collectivités pour s’attirer la faveur de l’électorat? Pourquoi, après deux ans comme député, Bevington n’a pas réussi à se tailler davantage d’appui parmi les Autochtones? Bell avait-il la personnalité pour réussir à convaincre les Autochtones qu’il était en mesure de comprendre leurs besoins?

Il peut s’agir aussi d’une faiblesse organisationnelle des partis politiques dans ces petites collectivités. Ce sont souvent les organisateurs locaux qui ont la tâche de « faire sortir le vote ». Disons que cette excuse est la moins dommageable pour l’image des partis en présence, sauf si cette faiblesse organisationnelle repose surtout sur un manque d’identification des Autochtones aux programmes des candidats.

Finalement, tel que mentionné dans le paragraphe ci-haut, il est possible qu’aucun des partis n’offre quoi que ce soit d’alléchant pour la population autochtone. Aux prises avec de nombreux problèmes sociaux très graves, les petites collectivités sont certes à la recherche de solutions, mais celle-ci résident davantage auprès des programmes du gouvernement territorial que fédéral. Peu importe qu’on promette un virage vert, ce dont plusieurs collectivités ont besoin c’est probablement juste d’avoir une route menant au village, tant pis si elle a plein de virages. Qu’est-ce qu’ils en ont à foutre qu’on promet de relancer l’économie et d’appuyer les gros mégaprojets quand des décennies d’essor économique et de développement minier ne leur a presque rien apporté?