le Lundi 21 avril 2025
le Vendredi 24 octobre 2008 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:37 Santé

Femmes: Réussir la seconde moitié de sa vie

Femmes: Réussir la seconde moitié de sa vie
00:00 00:00

L’Université Queen de Kingston, en Ontario, a délivré cette année la plus récente étude sur la ménopause et la pré-ménopause. Le bureau du service social et de santé de Hay River l’a présentée à un public de femmes au cours de deux rencontres tenues fin septembre et début octobre.

Est-ce que l’hormonothérapie est utile pour passer la ménopause ? Est-ce qu’il y a des risques de cancer ? Est-ce qu’il faut prendre des hormones naturelles ou synthétiques ? Faut-il se gaver de calcium ou privilégier des produits naturels ? Kathleen Walsh, conseillère en dépendances au service de santé de Hay River, défriche ces questions.

Au cours de la décennie passée, les avis sur les hormones utilisées en ménopause ont couvert tous les spectres de la rumeur négative (ça provoque le cancer du sein) ou positive (ça abaisse le risque cardiovasculaire). Les chercheurs affirment aujourd’hui que rien ne démontre une corrélation entre prise d’un traitement hormonal et cancer du sein ou trouble cardiovasculaire. En revanche, ils ont trouvé que la prise d’hormones aurait un effet bénéfique pour retarder l’apparition de la maladie d’Alzheimer, sans pour autant empêcher la maladie de se développer. Enfin, ils concluent qu’un traitement hormonal n’est pas adéquat une fois que la ménopause est installée, mais il est efficace en période de pré-ménopause. « La prise d’un traitement hormonal durant une période de 5 ans et moins en pré-ménopause ne représente aucun risque pour la santé féminine, explique Mme Walsh. Si ce traitement peut soulager les maux, il ne faut pas hésiter à en prendre après en avoir discuté avec son médecin. Que les hormones soient d’origine naturelle ou synthétique, ce n’est pas important. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’une fois la ménopause installée, les hormones ne sont plus utiles. » Cependant, les oestrogènes, hormones produites par les ovaires, sont reconnus pour protéger des risques de l’ostéoporose une fois que la ménopause est atteinte et que la production naturelle de l’hormone s’arrête définitivement. Mais leur effet de protection disparaît à la fin de tout traitement. La femme qui désire maintenir son capital osseux a le choix entre adopter une alimentation variée tout en faisant une activité physique quotidienne, ou intégrer un supplément de calcium accompagné de vitamine D.

Concernant le problème des bouffées de chaleur, Mme Walsh insiste sur le verdict définitif d’une recherche sur les effets tellement vantés du soja, « rien n’a pu prouver que le soja soulage les maux de la ménopause. On dit souvent que les femmes asiatiques n’ont pas de bouffées de chaleur parce qu’elles mangent du soja, mais bien d’autres facteurs alimentaires et culturels peuvent expliquer aussi ce phénomène », dit-elle en citant des extraits de l’étude. La ménopause indique l’arrêt définitif des règles durant une année complète. Alors que la pré-ménopause démarre en moyenne vers l’âge de 45 ans et peut durer parfois une quinzaine d’années. C’est donc cette période assez longue qui marque l’entrée dans la deuxième moitié de sa vie chez une femme.

La pré-ménopause est la période la plus difficile à vivre. En effet, le bouleversement hormonal apporte des effets physiques irréversibles, les bouffées de chaleur n’étant qu’un des critères dans une liste assez longue de maux, mais c’est le plus incommodant. Il entraîne également des modifications psychologiques intenses. Il faut savoir que des études ont prouvé que la soi-disant dépression de la femme ménopausée n’est qu’une rumeur. Au final, la femme sait et sent qu’elle s’achemine vers la fin de toute fécondité et maternité, que son corps va perdre sa jeunesse, qu’elle franchit un cap définitif… vers la vieillesse.

Pour Ofelia Leon, intervenante en santé mentale à Hay River, « il est possible de gérer efficacement ces changements en utilisant les bienfaits d’une démarche en développement personnel. En parler autour de soi, ne pas hésiter à consulter son médecin de famille pour faire des choix de traitement, adopter une alimentation diversifiée et pratiquer une activité sportive quotidienne » sont des actions efficaces pour accepter les modifications corporelles et briser le tabou que la ménopause n’engendre qu’une fatale vieillesse. « C’est le moment de se réapproprier ses propres signaux intérieurs, explique-t-elle. C’est une période propice pour faire le point sur le parcours effectué jusqu’à présent et sur ce que l’on veut faire. »

Les deux professionnelles de la santé physique et mentale, s’appuyant sur des témoignages et des études scientifiques, expliquent que la préménopause peut être une période d’enrichissement et de rayonnement personnels très profitable pour préparer la deuxième moitié de sa vie. Quelques petits verbes pour s’aider : courage, intégrité, patience, générosité, estime de soi, persévérance, échange relationnel, flexibilité, écoute, affirmation de soi, imagination.