Un mois après son arrivée, Catherine Lafrance a le sentiment d’avoir compris son mandat pour ses six premiers mois nordiques : faire rayonner la francophonie en la partageant avec le plus de monde possible pour que l’hiver demeure un synonyme de plaisir. Pour y parvenir, la nouvelle animatrice culturelle de l’Association franco-culturelle de Yellowknife (AFCY) tient à utiliser les outils de promotion du fait français que sont la radio et l’organisme culturel francophone de Yellowknife.
« Pour moi, l’Association est un bon outil pour aller rejoindre le plus de francophones possible. J’envisage d’organiser des événements rassembleurs, qui permettent d’offrir à une plus large population l’occasion de participer aux événements francophones. Je pense que si les gens sont fiers d’être francophone, c’est positif, car de la fierté découle beaucoup de choses », expose Mme Lafrance. Journaliste d’expérience et animatrice radio sur quelques chaînes montréalaises, Catherine Lafrance considère que l’autre atout dans les mains de la culture franco-ténoise est la possibilité de diffuser sur les ondes hertziennes. « C’est très utile pour faire connaître notre culture aux autres, dit-elle. C’est accessible par tout le monde et partout. Avec l’animation culturelle, j’ai le mandat de m’occuper un peu de la radio. Je suis déjà intervenue de façon très ponctuelle sur les ondes de Radio Taïga, par exemple lors d’une émission spéciale élection fédérale. Mais, j’ai l’intention d’assurer une émission d’affaires publiques, car je ne peux pas ne plus être journaliste. Une émission où l’on peut commenter, analyser, critiquer et promouvoir. » Déjà à la maison bleue, la nouvelle animatrice se penche sur sa programmation. Elle veut connaître les goûts de ses membres et des autres aussi. « Lors des 5 à 7 du jeudi, j’en profite pour récolter des suggestions sur les loisirs et les événements culturels que les gens voudraient. Je veux aussi offrir un produit original, pour que tous nous puissions découvrir des choses. Je veux aussi rapprocher les gens du milieu où ils sont originaires », assure Catherine Lafrance en insistant que plusieurs activités se dérouleront à l’extérieur pour profiter de l’hiver.
Entre le Nord et Montréal
C’est la première fois que cette Montréalaise se confronte au Nord, une destination qui l’inspirait depuis longtemps. « Je savais qu’un jour ou l’autre j’expérimenterais la vie nordique, que ce soit au nord du Québec ou ailleurs, je savais que j’irais. Et au mois de septembre : un concours de circonstances, une offre d’emploi, un moment propice dans ma vie, mes quatre pneus d’hiver sur mon auto, et me voilà qui traverse le Canada pour briser mon préjugé qu’il y avait peu de francophones hors Québec. Et je vais de surprises en ravissements! Ça me fascine de pouvoir vivre quasiment en français tout le temps. De plus, je trouve cela merveilleux que les communautés se côtoient sans friction. Pour moi, Yellowknife est une ville unique », raconte Catherine Lafrance qui reconnaît que Montréal a beau être très bilingue, il y a peu d’échanges entre les communautés mis à part dans le milieu du travail. « Ici j’en vois régulièrement, ça m’enchante », poursuit-elle.
Même si l’animatrice culturelle francophone se sent à sa place dans la capitale ténoise, elle ne dissimule pas qu’elle possède beaucoup d’attaches avec la mégapole québécoise. « J’ai un contrat de six mois avec l’Association, mais je pense que le fait d’avoir été actif pendant six mois dans le Nord facilite un éventuel retour. J’ai la conviction que ce ne sera pas mon unique séjour ici. »
