le Lundi 21 avril 2025
le Vendredi 14 novembre 2008 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:37 Santé

Santé: La syphilis persiste et signe

Santé: La syphilis persiste et signe
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En ce début du mois de novembre, les autorités médicales territoriales ont confirmé le 34e cas de syphilis présents aux TNO. Depuis les six premiers cas identifiés au mois d’août 2008, l’épidémie qui aurait initialement transpiré de la région d’Edmonton est maintenant examinée sous l’angle d’une propagation indigène aux Territoires. Le médecin hygiéniste en chef, André Corriveau a récemment convié les médias pour effectuer une mise à jour de la situation, profitant de l’occasion pour rappeler à la population que les rapports sexuels protégés peuvent limiter la propagation de cette maladie transmissible sexuellement (MTS). « Vraisemblablement, les communautés autochtones sont les plus touchées aux TNO, avec une incidence particulière à Fort Smith et Behchoko. Quelques autres cas sont aussi répertoriés à Yellowknife et dans la région du Sathu », a relaté M. Corriveau en entrevue.

Si le traitement de la syphilis se résume à une injection de pénicilline, il est important pour les autorités territoriales qui combattent l’épidémie de continuer à informer la population sur le dépistage et les modes de protection. Selon le médecin hygiéniste en chef, l’effort de dépistage est énorme au niveau local, alors que l’approche adoptée focalise sur le réseau plus que sur l’individu en tant que tel.

Le groupe d’âge de la population le plus touché par cette épidémie est les adultes de 25 à 35 ans. Un groupe d’âge qui diffère de la prédominance des jeunes de 15 à 20 ans qui sont majoritairement affectés par d’autres MTS comme la chlamydia ou la gonorrhée. André Corriveau a expliqué que ce groupe détenait des comportements à risque pas uniquement sexuel, mais aussi d’ordre narcotique. « En théorie, l’infection peut se transmettre par injection, car la bactérie est logée dans le sang. Mais, en ce qui concerne les TNO, la transmission s’effectue majoritairement par les pratiques sexuelles. Là où les deux comportements à risque se rejoignent, c’est que ces personnes intoxiquées par la drogue ne vont pas nécessairement faire attention et ne se protégeront pas durant l’acte. » Ces aventures confèrent un autre problème pour repérer les éventuels syphilitiques. En effet, d’après le médecin hygiéniste en chef, plusieurs des cas répertoriés aux TNO n’ont pu identifier ou nommer le nom de leurs partenaires sexuels justifiant qu’ils étaient trop affectés par la drogue lors de leurs ébats.

À force de communications, de dépistages et de traitements, le ministère de la Santé estime qu’il faudra plusieurs mois pour contrôler la situation. « Le problème est que même après un traitement positif, les gens peuvent se réinfecter s’ils continuent de fréquenter le même milieu à risque. Il n’y a pas d’immunisation qui suit la première contamination et c’est ce qui aide à faire perdurer une épidémie », a constaté M. Corriveau en soulignant qu’il y avait certaines limites à l’action des autorités de la santé. Il a cité par exemple que la province de l’Alberta commençait à revendiquer une réduction de leur épidémie de syphilis après deux ans de croissance constante.