C’est par l’entremise d’une entrevue avec L’Aquilon que la direction de la Garderie Plein Soleil a appris que son projet de développement soumis dans le cadre du PDCC ne recevra pas de financement. À l’origine du refus de la FFT, on retrouve une incompréhension mutuelle de la notion de parrainage.
Le protocole de gestion du PDCC (Programme de développement culturel et communautaire) énonce clairement les critères d’accès aux fonds de cette enveloppe consacrée aux activités ponctuelles de développement appelées « soutien à l’innovation » présentées par les organismes francophones ténois. Ce protocole adopté en 1998 et modifié en janvier 2008, stipule que pour accéder à une partie de cette enveloppe de 145 000 dollars, il faut être soit membre régulier ou associé de la FFT, soit la FFT ou encore un groupe de francophones des TNO parrainé par un membre du réseau associatif de la FFT ou de la FFT elle-même. Avant de se retirer comme membre de la Fédrération franco-ténoise au printemps dernier, la Garderie Plein Soleil (GPS) récoltait annuellement une somme de 12 000 dollars pour contribuer à financer ses projets qui n’étaient pas reliés à son fonctionnement. Depuis, l’attribution de cette bonification monétaire provenant du GTNO et issu de l’Accord Canada-TNO relatif au français et aux langues autochtones dans les TNO n’est plus chose due à la garderie. L’organisme francophone indépendant se devait donc d’être parrainé pour avoir accès à ce financement administré par la FFT. Ne voulant pas se priver d’un tel revenu, la GPS pensait toujours faire partie des associations bénéficiaires du PDCC. Elle avait soumis ses projets à la table de propositions croyant remplir tous les critères d’admissibilités grâce à une lettre d’appui obtenue auprès de l’Association des parents ayant droits de Yellowknife (APADY) membre de la FFT. Le 11 novembre 2008, les projets ont effectivement été analysés et jugés méritants par la table de proposition, comme les 16 autres demandes de soutien à l’action et à l’innovation. « Notre compréhension du parrainage se justifiait grâce à cette lettre d’appui. Nous nous sommes renseignés auprès de Patrimoine canadien et du ministère de l’Éducation des TNO et nous avons compris que cette lettre nous donnait accès à ces fonds », a déclaré Roxanne Poulin, présidente et porte-parole de la garderie.
La FFT ne définit pas les mots de la même façon. Pour elle, un parrainage ne peut se limiter à une lettre d’appui qui n’est pas chose rare lors de la présentation de demande de subvention. D’après la direction générale de la FFT, suite à la désaffiliation de la garderie francophone, la FFT s’était présentée au CA de la GPS, leur proposant diverses solutions pour ne pas isoler cet organisme au sein du réseau. « Nous leur avons offert d’être parrainé par le Regroupement des parents francophones (RPF). Ils ont refusé qu’un membre de la FFT puisse les représenter et agissent en quelque sorte comme un intermédiaire. Nous avons reçu une réponse formelle nous informant que la garderie maintenait ses positions. Pour nous, ils ont refusé notre offre de parrainage », argumente Léo-Paul Provencher.
Roxanne Poulin rétorque que de se faire représenter au CA de la FFT n’est pas la même chose qu’un parrainage, et que la décision globale de rester sur leur position n’empêche pas que l’APADY par exemple, appuie les objectifs de la garderie. « Aucune correspondance formelle ne nous a été envoyée pour nous dire que nous n’étions pas parrainés », dit-elle.
Pour Yvonne Careen, la lettre qu’elle a signée au nom de l’APADY, ne constitue pas un parrainage. « Ce que j’ai signé rapidement était une lettre de support, assure-t-elle. Car il a toujours été clair que nous appuierions les projets de la garderie. Mais en aucun cas ce n’était un parrainage. Si l’intention de la GPS était que l’APADY la parraine, elle aurait dû l’exprimer clairement. » Finalement, c’est la FFT qui a eu le dernier mot lors de son AGA du samedi 29 novembre,. Avec l’adoption de la recommandation de son CA voulant que le financement du PDCC soit réparti parmi les membres de la FFT au prorata de l’enveloppe. La direction générale de la FFT a déclaré qu’il serait possible que la définition du mot parrainé soit mise en lumière durant la révision des règlements de la FFT qui s’effectuera avant l’AGA de 2009.
