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le Vendredi 9 janvier 2009 0:00 Éducation

L’éducation en 2008

L’éducation en 2008
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Une rentrée avec de nouveaux programmes

Un cursus complet pour l’école Boréale

À la rentrée 2008, l’école Boréale offre un parcours scolaire complet de la maternelle au secondaire. Elle s’enrichit également d’une éducatrice en petite enfance qui s’occupe du programme de pré-maternelle pour les enfants de trois et quatre ans. L’école accueille 103 élèves.

Du français à Fort Smith

De leur côté, les parents ayants droit de Fort Smith décident au mois de mars de développer un programme d’immersion de français. C’est l’option retenue après que la communauté francophone et francophile se soit interrogée sur ses besoins en matière d’éducation en français. Laura Aubrey, présidente des Parents ayants droit de Fort Smith, a expliqué à L’Aquilon les raisons de cette décision. « Pour nous, il n’y avait pas assez de familles ayants droit dans la communauté. Même s’il y avait eu un nombre suffisant d’enfants pour lancer un programme de français langue première, nous avons trouvé qu’il n’y avait que deux ou trois enfants pour alimenter le programme dans les années subséquentes. » Elle ajoute également que Fort Smith est une petite ville de 2 500 habitants avec un petit nombre de francophones. Selon elle, la division qui a marqué la communauté de Hay River lors de l’établissement de son école francophone était une chose que la collectivité ne voulait pas expérimenter. Seize enfants, douze en maternelle et quatre en première année, forment cette classe unique hébergée dans l’école élémentaire Joseph Burr Tyrrell et suivent des cours dirigés par Marla Chassé, assistée de la monitrice Helen Lefebvre. Mme Chassé est une enseignante spécialisée dans la méthode d’intégration accélérée (AIM). Ce programme d’immersion de français est un projet pilote de deux ans.

Formation postsecondaire à Yellowknife

Début septembre, le conseil d’administration de la Fédération franco-ténoise choisit le nom de Collège des Territoires du Nord-Ouest pour définir le futur établissement francophone de formation postsecondaire dans les TNO. Donald Violette, directeur du futur établissement, souligne que ce nom donne tout de suite l’idée du niveau de formation qui sera fournie par l’établissement. L’offre de service du collège veut combler les besoins des étudiants en présentant une transition entre l’éducation secondaire et le marché du travail. Le collège veut offrir une formation pouvant apporter des crédits reconnus par les établissements postsecondaires, universitaires et gouvernementaux. « En plus d’une formation postsecondaire, nous offrirons une formation continue pour les adultes avec des perfectionnements au niveau des professionnels de la santé, dans les secteurs financiers et linguistiques. Nous voudrions proposer une préparation à l’université pour les jeunes Franco-Ténois en âge de quitter le territoire », souligne M. Violette.

Nouvelle équipe à la Commission scolaire francophone (CSF)

Fin août, un nouveau président est élu et, pour la première fois, il se trouve au sud du Grand Lac des Esclaves. Rémi Payeur est un franco-ontarien d’origine, grand amateur de chasse et de pêche. Il entre dans sa fonction en ayant une pleine conscience que la CSF est là « pour représenter les parents », dit-il. Il arrive au moment où le problème de l’espace pour les classes secondaires de l’école Boréale n’est pas résolu et que des dossiers attendent encore des réponses de la part du ministère de l’Éducation des TNO. Patience et endurance marquent le début de son mandat.

Un nouveau commissaire arrive au mois d’octobre. Joël Hubert habite à Hay River depuis 2006, où il travaille en tant qu’ingénieur chauffagiste. Il est papa d’un petit garçon de deux ans et souhaite s’investir dans la défense de l’éducation en français, afin « d’assurer l’intégrité et la raison d’être de l’école francophone. »

Au mois de juillet, un nouveau directeur général remplace Paul Thériault, directeur démissionnaire, qui s’en retourne vers une province du centre du Canada. Philippe Brûlot arrive de la Colombie-Britannique où il était administrateur régional de la Commission scolaire francophone sur l’île de Vancouver. Après avoir gravi les échelons administratifs, depuis un poste d’enseignant à Montréal jusqu’à son emploi actuel, M. Brûlot engage la CSF sur des dossiers qui visent à développer la pédagogie autour de l’enfant et à diversifier les possibilités de réussite scolaire pour tous. En même temps, une directrice générale adjointe est recrutée à Yellowknife. Marie Leblanc-Warick était directrice adjointe de l’école St Joseph. « Les dossiers chauds tels que le recours juridique vont absorber beaucoup d’énergie et ce support pour régler les tâches planifiées sera bénéfique », a commenté M. Brûlot.

Agrandissement de l’école Boréale et phase II à l’école Allain St Cyr

La question de la place pour les classes de secondaire n’a pas été résolue avec des portatives, comme cela était prévu en début d’année, mais avec l’installation des classes dans le sous-sol de l’hôtel Ptarmigan en septembre. Ce fut la solution d’urgence proposée au mois d’août par le gouvernement des TNO suite à l’immobilisme du ministère de l’Éducation. Ce qui représentait un plan provisoire s’est transformé en réalité quotidienne jusqu’à la fin de l’année et se prolongera jusqu’à juin 2009.

Début janvier, le consultant contracté par le ministère territorial de l’Éducation pour réaliser le plan éducatif de l’école Boréale s’est déplacé à Hay River. Don Kindt a rencontré enseignants, élèves et parents de la communauté pour prendre le pouls de leurs besoins en vue d’un agrandissement de l’établissement, de ce qu’ils apprécient et de ce qu’ils changeraient à l’école francophone. Il devait remettre trois scénarios de capacités différentes. Il est allé recueillir le point de vue des représentants du district scolaire anglophone de la ville sur les possibilités d’ententes ou de partenariats entre les établissements. «Les représentants du district sont ouverts à diverses formes de partenariat si la CSF décide de changer sa politique d’inscription envers les non-ayants droit, raconte-t-il. Même si celle-ci n’a pas été utilisée cette année, il demeure que 20 pour cent des nouveaux inscrits pourraient ne posséder aucun antécédent francophone. » Ainsi, l’amplitude de l’expansion de l’école francophone à Hay River reste une question de collaboration ou de compétition entre deux commissions. Au printemps, déjà, le ministre de l’Éducation des TNO exige que la CSF revoie sa politique des admissions et n’accepte désormais que des élèves ayant droit. Cette question sera abordée par l’équipe de la CSF en réunion à huis clos en décembre.

En février, André Légaré, alors président de la CSF, rencontre le ministre de l’Éducation. « Nous avons souligné notre désir de couper les rubans des nouvelles installations de l’école Boréale et de l’école Allain St Cyr en 2010. Et pour cela nous avons insisté pour que les coûts projetés de ces agrandissements soient reflétés dans le plan quinquennal d’infrastructure qui sera approuvé dans le cadre du budget soumis à l’Assemblée législative en mai-juin prochain », a-t-il dit. Malheureusement, le plan approuvé plus tard par le ministère n’inclut pas les coûts des agrandissements projetés. De guerre lasse, la CSF décide de déposer un recours juridique. En novembre, M. Brûlot annonce aux parents réunis à l’école Boréale que la seule certitude qu’ils ont pu gagner en fin d’année au sujet de l’agrandissement se reflète dans l’option retenue d’installer des modulaires dès le printemps 2009.

La phase II pour St-Cyr connaît aussi de nombreux retards. Elle était prévue pour l’automne 2007, puis fut repoussée en janvier 2008 et ensuite en mars ou avril 2008. En février, le directeur général annonçait qu’il fallait s’attendre à un délai indéterminé. À l’automne, l’Association des parents ayant droit de Yellowknife demande alors déposer un recours juridique.