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le Vendredi 16 janvier 2009 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:37 Santé

Santé: Un début d’année très actif

Santé: Un début d’année très actif
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« Nous allons faire un programme de prévention, je viens de recevoir aujourd’hui même l’accord pour ce projet », explique M. Tuyishime en ce début de mois de janvier. « Au cours du premier trimestre, nous allons passer par les écoles pour parler des MST et rejoindre aussi les parents pour les aider à parler avec leurs enfants de ce sujet. On veut aussi rejoindre les enseignants pour qu’ils soient des messagers. » Ce programme concernera les étudiants âgés de 14 ans et plus. Il fera intervenir des conférenciers qui témoigneront des problèmes causés par ces maladies et comment la vie quotidienne en est affectée. « Nous voulons proposer plusieurs sujets et plusieurs façons de travailler, selon les sexes et les âges, dit-il. C’est un grand défi que l’on se donne, car en parlant déjà avec des équipes dans des écoles, on a rencontré quelques résistances au niveau des adultes. Je m’attends à ce que ce soit difficile, mais on aura du tact. »

Ce programme d’information se situe dans un contexte local où les MST font parler de plus en plus d’elles. « On constate une recrudescence des MST dans le Nord. Il y a tous les ingrédients ici pour avoir ce genre de maladie tel que le SIDA ou l’hépatite C, ce sont des maladies incurables », souligne-t-il.

Parler santé, c’est bien, mais en assurer des services en français ici se révèle être une tâche beaucoup plus complexe, car plusieurs niveaux de consultation doivent être approchés l’un après l’autre ou en même temps. Le défi du recrutement de personnel bilingue est de taille, car « ça implique beaucoup d’argent pour recruter dans le Nord alors qu’il y a déjà des pénuries de personnel dans le reste du Canada », explique M. Tuyishime. Ce dernier doit passer obligatoirement par le service des ressources humaines du gouvernement des TNO qui centralise toutes les offres d’emploi dans le secteur public. Or, selon le coordonnateur de réseau TNO, ce service procède à des offres d’embauche d’une manière étroite. « Maintenant ils font des recrutements ciblés en se focalisant sur certains endroits, comme des écoles, des universités par exemple. Nous avons contacté les ressources humaines pour recruter du personnel bilingue et, pour cela, nous avons demandé qu’ils recrutent dans des endroits bilingues. » Avant de se tourner vers des embauches à l’extérieur des TNO, M. Tuyishime a voulu savoir si, au sein des personnels employés en santé dans les TNO, il existait une force de travail bilingue. « On voulait savoir s’il y avait des personnes bilingues qui ne se seraient pas fait remarquer comme telles, détaille-t-il. J’ai demandé au ministère l’autorisation de mener une enquête là-dessus, mais ma demande a été refusée en vertu de la Loi sur la vie privée. On m’a expliqué que dans les communautés les gens ont le droit de garder leur vie privée, la langue fait partie de la vie privée. Mais, pour m’aider dans ma démarche, le ministère a dit qu’il pouvait m’indiquer les services qui, à travers les TNO, offrent des services bilingues. »

À côté de cette initiative, M. Tuyishime explore les possibilités d’embauche de stagiaires qui sont formés à la faculté St Jean à Edmonton en sciences infirmières et bilingues. « Cette année, il y aura deux places disponibles à l’hôpital de Yellowknife, dit-il. Les stagiaires doivent être supervisés et, dans cet hôpital, on peut trouver des superviseurs, alors qu’en région c’est plus dur. » Il souhaite mobiliser la communauté francophone pour favoriser l’intégration de ces jeunes, l’accueil faisant partie, selon lui, des premiers critères de réussite dans un recrutement à pérenniser. « Nous allons poursuivre nos démarches de sensibilisation de nos partenaires sur la problématique que connaissent des francophones dans l’accès aux services en français », poursuit-il. Dans ce domaine, une étude réalisée par réseau TNO santé en français a montré que les francophones qui demandent un service dans leur langue ont de la difficulté à l’obtenir, soit parce qu’il n’y a pas de personnel capable de le faire, soit parce que cela prend du temps. » Le résultat est que 80 % des francophones se résignent à utiliser des services en anglais.

« Ceci induit un autre problème, reconnaît M. Tuyishime, car au niveau du ministère on nous dit qu’il n’y a pas de besoin puisqu’il n’y a pas vraiment de demande! Or, en approfondissant, on a bien vu que la demande est là, mais que soit le service n’est pas fourni soit ça prend trop de temps. »