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le Vendredi 23 janvier 2009 0:00 Économie

Mesures pour l’économie: Vers quelle économie va-t-on?

Mesures pour l’économie: Vers quelle économie va-t-on?
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Le 16 janvier dernier, le gouvernement Harper a diffusé un communiqué de presse claironnant une entente des premiers ministres sur les mesures à prendre pour stimuler l’économie canadienne aux prises avec la crise économique actuelle. Dans sa volonté de mettre la main à la patte où plutôt le pied à la pelle, le gouvernement fédéral tente une modification de plusieurs aspects de la toile soutenant les mécanismes économiques du Canada avec une volonté marquée d’accélérer le processus permettant la mise en œuvre des chantiers d’infrastructures au pays.

Suite à leur rencontre où ils devaient communiquer leurs priorités en vue du prochain budget fédéral, les élus provinciaux et territoriaux ont soutenu l’idée d’un Canada uni où les leaders politiques collaborent à un plan de stimulation pour aider les entreprises, les travailleurs et les familles canadiennes. Les principales actions de cette relance veulent tout d’abord renforcer l’économie du Canada en instaurant de nouveaux investissements importants dans le cadre des budgets, en veillant à l’accès continu au capital nécessaire aux entreprises pour leur développement ainsi que l’accès au crédit des Canadiens. Le plan propose aussi, la pleine mobilité de la main-d’œuvre pour cibler davantage les travailleurs et les personnes sans emploi tout en fournissant à la main-d’œuvre autochtone plus de soutien et de formation. Finalement, les actions les plus immédiates que les Canadiens risquent d’observer seront celles prises pour investir dans les projets d’infrastructures. Le gouvernement a annoncé vouloir commencer des travaux et accélérer le financement de projets d’infrastructure pour les prochaines saisons de constructions de 2009 et 2010, tout en simplifiant les formalités administratives jugées encombrantes pour cesdits projets. Cette option fait miroiter les deux côtés d’une médaille, soit la rationalisation pour l’accélération de l’investissement salvateur de notre économie, soit la simplification pour promouvoir l’économie au détriment d’un développement durable.

Rengaine opportuniste

Pour la porte-parole en matière d’environnement du NPD, Linda Duncan, la simplification des processus d’approbation réglementaire et environnementale de projets d’infrastructures, n’est pas une nouvelle fraîche. « C’est une notion qu’ils ramènent tout le temps, qu’il y ait des chevauchements et des duplications dans le processus. J’ai travaillé dans ce domaine depuis les 25 dernières années et je ne peux compter combien de fois j’ai entendu cela. » Selon elle, la crise économique actuelle tombe à pic pour le gouvernement Harper pour la promotion d’une révision des processus de protection environnementale. « En ces temps de crises, nous devons créer des emplois et je peux vous assurer qu’il y a des milliers de projets qui possèdent déjà l’approbation environnementale nécessaire et qui attendent le financement nécessaire. Ce serait le temps d’aller de l’avant avec ces projets plutôt que de s’attaquer à un processus qui marche finalement très bien », a-t-elle déclaré.

De bonne foi

Contactez à ce sujet, le cabinet du premier ministre estime qu’« en ce qui concerne la paperasse, il y a toutes sortes de règlements pour décourager les mauvaises choses, mais très peu pour encourager les bonnes choses. Il faut réviser la réglementation dépassée afin d’améliorer le transport en commun, de moderniser les aqueducs et l’infrastructure pour le traitement de l’eau et de réparer les routes et les ponts ». Ainsi au cours des deux prochaines saisons de construction, le nombre d’évaluations fédérales et réglementaires sera réduit sans compromettre la protection environnementale. Se basant sur la collaboration avec les différents gouvernements et leur expertise, le gouvernement fédéral espère de plus accélérer l’approbation des projets en développant un processus d’évaluation plus efficace.

Le ministre de responsable de l’infrastructure des TNO se dit d’accord avec cette façon de penser. « Plusieurs projets attendent le financement nécessaire et grâce au programme de Chantier Canada dont l’argent des cinq prochaines années va être concentré dans les deux prochaines saisons de construction nous allons pouvoir commencer très rapidement. » Selon Michael McLeod, les mesures prises pour stimuler l’économie du pays vont dans le sens d’un développement durable. « Construire une route comme l’autoroute de la vallée du Mackenzie pour relier les communautés éloignées est un vrai pas vers un coût de la vie moins élevé et vers de nouvelles opportunités pour surpasser leurs défis permanents. »

S’intéressant prioritairement au développement durable, Peggy Holroyd du Pembina Institute à Yellowknife, rétorque qu’un accès facilité aux ressources fossiles n’est pas forcément bénéfique pour le développement durable. Elle a ensuite énuméré une liste de projets de moindres envergures qui serait adéquats pour faire une réelle différence dans le monde circumpolaire : « La clé est vraiment d’investir dans des solutions qui nous libéreraient de notre emprise des carburants fossiles. Je parle de panneaux solaires, d’éoliennes et de projets hydroélectriques à petite échelle ».