C’est officiel et, à la grande joie de Donald Violette, directeur du collège des TNO, les activités de formation débuteront sous peu. Dès le matin du 21 février, à partir de 9 heures, le directeur annoncera les programmes disponibles dans l’agora de l’école Allain St Cyr. « On ouvre une porte pour toute la population en recherche de formation, explique-t-il. Nous démarrons en lien avec des partenaires qui sont la Cité collégiale d’Ottawa, l’université Simon Fraser en Colombie-Britannique et la faculté St Jean à Edmonton, qui fait partie de l’université de l’Alberta. »
Avec ces réseaux, le collège des TNO offre la possibilité de s’inscrire à distance à tous les programmes offerts par ces institutions. « Nous serons un lien entre les étudiants et les organismes de formation, poursuit M. Violette. Le collège ne donnera pas ces cours lui-même, mais sera un intermédiaire et un soutien pour les apprenants. »
Autre projet qui va démarrer le 24 février, avec cette fois-ci un enseignant de Yellowknife, il s’agit de cours de français langue seconde pour adultes qui seront donnés à l’école Allain St Cyr. « Nous avons recruté Etienne Brière, un professeur québécois qui travaille à l’école St Patrick. Avec lui nous développerons un contenu adapté aux territoires. »
Le volet concernant un programme d’études nordiques est en cours de réalisation, il est prévu de le mettre en place dans quelques mois. Il s’agit d’attirer des ressources intellectuelles francophones et bilingues, qui n’existent pas encore ici à l’année longue. « Il y a beaucoup d’études faites sur le Nord au niveau scientifique, mais tout ce qui concerne l’humain est peu connu, poursuit M. Violette. Nous voulons développer un cours en géographie humaine pour explorer des sujets de recherche comme les effets du changement climatique sur la santé des populations nordiques, par exemple. »
Actuellement, le directeur du collège des TNO est en négociation avec les Rangers pour voir de quelle façon il serait intéressant d’organiser un collaboration. « Ils ont accès à toutes les communautés du Nord, ils connaissent les populations. Leur instructeur, à Yellowknife, est en train de développer des contenus de cours et l’on doit se rencontrer très bientôt. »
L’autre point d’intérêt soulevé par l’implantation d’un centre d’études nordiques est, selon M. Violette, d’attirer la matière grise d’une manière durable. « Avec ce programme, on peut fournir des lieux de stage aux étudiants dès le baccalauréat, dit-il. On voudrait que tous les étudiants penchés sur des études nordiques passent par ici. » Comme le souligne M. Violette, il n’y a pas nécessairement besoin de statistiques pour savoir si des besoins de formation existent ou non. « Les statistiques, ça ne dit pas si quelqu’un veut faire une formation pour changer d’emploi, par exemple. » En revanche, il reconnaît que son optimisme va en croissant depuis qu’il est arrivé voici deux ans dans le Nord. « Je me sens plus enthousiaste qu’au début, car on a du support de la part de tous les partenaires de l’extérieur, de la part des ministères, de la part des universités, avoue-t-il d’un seul souffle. Ils nous donnent des idées, nous disent des façons de faire, tous les ministères nous donnent un coup de main. »
Le collège des TNO est soutenu financièrement par le gouvernement des TNO, qui lui-même reçoit des fonds du gouvernement fédéral. « Le collège est une porte qui s’ouvre, qui était fermée avant, poursuit-il. Les francophones sont fiers d’avoir leur collège. Les anglophones sont intéressés et contents, je sens que les gens sont enthousiastes. »
À la fin juin, le collège devra faire le point sur son prochain budget. Le directeur demandera des fonds pour recruter un personnel de soutien dans la mise en place des contenus de cours. « On aura besoin d’une personne supplémentaire pour l’information scolaire, comme une sorte de dirigeant de cours, quelqu’un qui connaîtra les contenus et la logistique des cours. »
L’implantation physique du collège n’est pas encore définie. Sur ce sujet, M. Violette affiche une sérénité sans faille. « Quand tout le projet sera bien clair et bien détaillé, dit-il, alors les fonds viendront et nous trouverons les locaux. » Au début du mois de février, un conseil d’administration a été créé. Pour le moment, ce sont les membres du conseil d’administration de la Fédération franco-ténoise qui forment le bureau du collège. Dans les semaines à venir, les postes exécutifs seront déterminés. Aujourd’hui le conseil regroupe Fernand Denault, Yvonne Careen, Sylvie Savoie et tous les présidents des associations francophones. Dans un deuxième temps, il y aura un bureau des gouverneurs afin d’aider à la gouvernance de l’établissement et servir de point de conseil et de consultation aux membres du conseil d’administration.
Enfin, M. Violette entamera début mars une tournée dans les communautés francophones des TNO, auprès des écoles et des associations, pour examiner les besoins en formation.
