Un jour après le dépôt du budget 2009, l’ordre du jour à la 3e session de l’Assemblée se concentrait déjà sur un sujet de première importance pour le gouvernement en place. Une motion amenée par la députée de Hay River Sud, Jane Groenewegen, voulait tout bonnement destituer l’ensemble du conseil exécutif. Si la motion touchait les sept ministres en poste, il ne fait aucun doute que cette initiative ciblait prioritairement le mandat du premier ministre Floyd Roland. Ce vote de confiance sans précédent qui n’était aucunement basé sur l’adoption du budget, s’est effectué après de longues déclarations effectuées par les onze députés réguliers et les sept ministres. Finalement au sein des membres réguliers, huit ont voté pour la motion proposée et trois députés s’y sont opposés portant ainsi à dix le nombre de vote contre ce coup de balai législatif. 10 – 8, il n’aurait fallu que la voix hésitante du député Jackie Jacobson, du Nunakput pour égaliser le vote, et obliger ainsi le dernier député et président de l’Assemblée, M. Delorey, à émettre un vote décisif. « C’est la plus dure question de mon mandat, s’est exprimé le député Jacobson. Nous sommes 19 élus et nous devrions travailler ensemble. Mais je ne vois pas d’efforts fait par le cabinet. Je serais porté à voter pour cette motion, mais la population de ma circonscription m’a demandé de voter contre. Alors, je vous laisse une dernière chance, pour que vous nous montriez que nous pouvons travailler ensemble. »
Les différentes raisons évoquées par les députés réguliers pour destituer le gouvernement en place se résument au manque de communications et de consultations, à l’habitude de persister à modifier une loi alors que tous les députés réguliers sont contre. « Lors de nos débats, nous ne recevons que de piètres réponses lorsque l’on vous interroge. Il serait temps que vous mettiez vos hauts fonctionnaires au travail et que vous soyez correctement renseignés pour nous aider à construire les choses. Quand vous ne nous écoutez pas, vous n’écoutez pas les Territoires du Nord-Ouest », a scandé le député Ramsay.
Tour à tour les ministres se sont exprimés pour affirmer que le message était passé, et qu’il était temps pour l’Assemblée de travailler de concert. Seul le ministre Lafferty a dénoncé cette motion comme étant égoïste. Le ministre Michael Mcleod a quant à lui proposé une alternative à la nomination d’un nouveau gouvernement si celui-ci était défait. « Si le cabinet sort, les 19 députés doivent sortir aussi », clamant ainsi une élection générale aux TNO. Le premier ministre Roland a expliqué aux députés qu’il était prêt à s’engager de nouveau pour une Assemblée qui pourrait fonctionner d’une meilleure façon. Pour la première fois, il a aussi attesté devant ses collègues qu’il avait eu une relation avec une greffière appointée aux comités confidentiels des députés réguliers. Par la même occasion, il s’est défendu de n’avoir jamais brisé le sceau de confidentialité de sa partenaire, et a clamé que cette affaire devait demeurer personnelle.
Il en est revenu à Jane Groenewegen, de conclure les propos en énumérant les qualités et les défauts de chacun des sept ministres qui se tenaient de l’autre coté de l’Assemblée. Si ses reproches préalables touchaient le feu vert pour le pont du Deh Cho, la restructuration des agences et des bureaux publics, les changements proposés au système de santé, et le récent prêt de 34 millions de dollars à la compagnie aérienne Discovery Air, la député a terminé son examen en faisant ressortir les bons cotés de chaque ministres. Finalement, seul le leadership de Floyd Roland est demeuré comme le gros bobo de cette assemblée. À maintes reprises, Jane Groenowegen a sommé le premier ministre de donner sa démission clamant qu’il resterait néanmoins un très bon député, mais de l’autre coté de l’Assemblée. À la surprise générale, elle a même proposé un nom comme nouveau premier ministre, celui de Michael McLeod actuellement ministre des Transport.