Lorsqu’en janvier le nouveau chef du Parti libéral canadien, Michael Ignatieff, a décidé d’appuyer malgré tout le gouvernement Harper et son budget, il avait ses raisons.
On peut penser que la charge effrénée des conservateurs contre la coalition avec les séparatistes du Bloc a eu tôt fait de persuader le nouveau chef libéral de faire volte-face. Il l’a fait par un pur calcul politique : il fallait calmer monsieur et madame tout le monde vivant à l’ouest de l’Outaouais qui ne comprenaient pas que la coalition en était une du NPD et du PLC seulement et que le Bloc ne leur donnait un appui que de deux ans tout au plus.
On peut aussi penser que les caisses du parti sont relativement basses et que le PLC (comme le Bloc et le NPD) n’est absolument pas en mesure de déclencher des élections. C’est certainement vrai et le fait d’avoir rejeté la possibilité d’une coalition ne lui laissait d’autre choix que d’appuyer le budget. J’aimerais ici reprendre l’image du peintre qui se retrouve pris dans un coin. Mais ici, c’est la population canadienne qui se retrouve prise dans un coin entre les coups de pinceau de Messieurs Harper et Ignatieff.
En acceptant d’appuyer Harper, Ignatieff est en partie responsable des décisions unilatérales que prendra le gouvernement conservateur au cours de la prochaine année. Sachant l’état lamentable des finances de ses opposants, on risque de voir plusieurs gestes malheureux du gouvernement conservateur, comme s’il avait fait élire une majorité parlementaire.
L’abandon récent du programme PICLO destiné à aider les communautés linguistiques minoritaires canadiennes est un exemple des conséquences du geste d’Ignatieff. Certes, le programme avait des failles, mais surtout parce qu’il n’était pas appliqué systématiquement.
Je suis maintenant prêt à parier que d’autres gestes tout aussi douteux se produiront de la part de notre gouvernement fédéral et il faudra toujours rappeler aux électeurs qu’une bonne partie du blâme revient à Michael Ignatieff.
Il est possible de retrouver un article sur l’abandon du programme PICLO à www.apf.ca.