Après avoir rencontré les élèves de l’école Allain St Cyr de Yellowknife, Réseau TNO Santé en français se déplace auprès des élèves du secondaire de l’école Boréale de Hay River pour parler de la santé sexuelle.
Jean de Dieu Tuyishime a passé un total de six heures, à raison de trois ateliers de deux heures chacun, avec les élèves d’Allain St Cyr pour parler de la santé sexuelle et de la sexualité. « Nous avons commencé par la sensibilisation aux infections et aux maladies transmissibles sexuellement (IST et MST) d’une façon progressive pour aborder les types de maladies, leurs symptômes et les conséquences », explique-t-il.
La seconde étape consistait à aborder la sexualité à l’aide de questionnaires concernant les valeurs que l’on peut avoir dans ce domaine et dans celui de l’homophobie, c’est-à-dire les croyances que l’on peut avoir vis-à-vis de l’homosexualité. Comme le souligne M. Tuyishime, des facteurs environnementaux tels que l’éducation, la religion, les amis peuvent influencer l’approche et la pratique de la sexualité. Concernant l’homophobie, M. Tuyishime explique pourquoi cette question est abordée. « On a constaté que ce sujet n’était pas abordé dans les écoles. Or ceux qui se découvraient homosexuels ne pouvaient pas en parler, et cela pouvait pénaliser toute leur vie. »
La troisième étape consistait à présenter la problématique de la dépendance affective, celle-ci illustrant la recherche de l’amour parfois à tout prix. Ceux qui n’en souffrent pas sont capables d’avoir une sexualité saine et protégée, d’autres hésitent à se protéger ou ne connaissent pas un épanouissement sexuel, car ils croient qu’en acceptant tout du partenaire, ils auront de l’amour. « Il s’agit ici de montrer comment la dépendance affective peut empêcher de faire des choix raisonnables », insiste M. Tuyishime.
Ces ateliers permettent aux jeunes d’avoir des informations ciblées sur un sujet qui, très souvent, est abordé par petits bouts et au hasard soit en groupe d’amis, soit par Internet ou la télévision.
En visitant les écoles, M. Tuyishime propose aussi aux élèves de participer à un concours afin qu’ils inventent des slogans sur la prévention des ITS et des MST, slogans qui seront ensuite diffusés dans les médias.
En adoptant un rythme de rencontre étalé sur trois séances, M. Tuyishime a pu constater qu’une relation de confiance s’est installée entre lui et les élèves, et au sein des groupes. « Les jeunes ne sont pas tous du même âge, il faut donc les amener progressivement à un même niveau, dit-il. Le premier atelier a permis de parler de la théorie, le second de donner des éléments de réflexion et le troisième nous a permis de discuter. À ce moment-là, ils étaient plus à l’aise pour parler. »
M. Tuyishime souhaite cependant avoir l’opinion des parents par rapport à ces ateliers. « Je ne connais pas leur avis, dit-il. Je n’ai pas entendu un jeune dire qu’il y a une communication entre lui et ses parents au sujet de la santé sexuelle ou de la sexualité, et je me demande parfois comment les parents peuvent considérer notre travail. Est-ce que ça pourrait les déranger que l’on parle de ça à l’école? Ou bien est-ce qu’ils trouvent ça bien? Ou bien est-ce qu’on prend leur place? Je veux trouver un moyen de sensibiliser les parents, trouver la façon de leur donner, s’ils le souhaitent, des outils de communication pour parler avec leurs enfants, je veux connaître leurs opinions. »
Ce projet de prévention et d’information sur la santé sexuelle et sur la sexualité se fait dans un contexte actuel où les ITS et les MST ont un taux qui grimpe en flèche dans les TNO.