Réchauffé soit par le début du printemps, soit par les initiatives militaires d’un pays outre arctique, le ministre Strahl à visiter durant les trois derniers jours de mars les TNO et le Nunavut. À chacun de ses arrêts, il a annoncé le dégel des fonds fédéraux promis par le Plan d’action économique du Canada et qui visent, aux territoires, à soutenir sa Stratégie intégrée pour le Nord. Trois millions pour un des partenaires économiques autochtones du gazoduc, un million pour un programme d’opération de machinerie lourde offert par le Collège Aurora, des dizaines de millions éparpillés vers une ribambelle de projets d’infrastructure ciblant la recherche arctique.

Ces financements ont été bien accueillis par la communauté septentrionale et il semble que ces initiatives confortent les juridictions et les résidents du Nord à penser que le Canada veut aussi miser sur eux et pas seulement sur la militarisation du Nord pour accomplir leur devoir de souveraineté arctique. Promouvoir la formation professionnelle, le développement économique, la recherche scientifique sur l’environnement, la santé publique ou ethnologique est une bonne façon de donner confiance aux résidents des Territoires.

À la lumière de cette réflexion, il ne faut plus se demander pourquoi le ministre Strahl s’est montré si généreux. Il fallait bien qu’il s’accompagne de quelque froufrou pour se présenter le premier avril, à l’anniversaire du Nunavut. Le dernier-né des territoires canadiens célèbre ses 10 ans. À 10 ans, soit on a son premier vélo dix vitesses et l’on part découvrir la vie, soit on reçoit un téléphone cellulaire pour être joignable en tout temps par des parents occupés. La maturité du Nunavut et de ses frères Yukon et TNO n’augmentera que si Canada leur donne un peu moins de directives. Ça ne m’étonnera pas qu’à 18 ans, Nunavut s’achète lui-même son premier char et soit capable d’aller où il veut, et pas mal loin cette fois-ci.