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le Jeudi 9 avril 2009 15:25 Francophonie

FFT Fernand Denault met fin à son bénévolat

FFT Fernand Denault met fin à son bénévolat
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Démission du président de la Fédération franco-ténoise en poste depuis 2000.

Après avoir cumulé quinze années de présidence à la tête de l’organisme porte-parole de la francophonie ténoise (1984-1990 et 2000-2009), Fernand Denault a démissionné le 31 mars dernier. C’est par une lettre scellée que l’ex-président de la Fédération franco-ténoise a fait connaître sa décision à son conseil d’administration.

« C’est le temps qui le dictait », a-t-il prétendu en entrevue, alors que huit mois le séparaient de la fin de son quatrième mandat d’affilée. S’il n’a pas voulu s’étendre sur les raisons qui ont motivé cette décision, Fernand Denault est resté très clair sur un point : « La décision de la Cour Suprême du Canada n’a rien à voir avec cette démission. » Pour preuve, s’il en faut, c’est le vendredi 20 février que Fernand Denault présentait une première démission à son poste de président des Éditions franco-ténoises, un geste avant-coureur qui révélait son envie de passer à autre chose. Et ce n’est que deux semaines plus tard, le 5 mars 2009, que la Cour Suprême du Canada a rendu sa décision de ne pas entendre la cause opposant la FFT et le gouvernement des TNO.

En réalité, ce retraité de 59 ans clame sa liberté. « Je regagne ma liberté, a-t-il dit. En mettant fin à mon bénévolat, je m’en vais vers une vie différente. Je suis certain que je ne ressentirais pas de vide à ne plus m’impliquer autant. La saison de la pêche débute bientôt et puis j’ai un jardin à cultiver. Et puis je vais faire de la place dans mon garage en me séparant de tous ces dossiers. »

Un pilier de la francophonie

Fernand Denault est le seul à ne pas vouloir regarder en arrière, modestement, il a lancé en entrevue que la somme de son expertise ajoutée à un dollar et cinquante lui permettrait tout juste d’acheter un café à la beignerie du coin. Ce n’est pas l’avis des personnes qui ont travaillé avec lui au fil des années.

Pour le directeur général de la FFT, M. Denault laisse derrière lui une connaissance et un savoir-faire difficilement transférable. « Il a été une ressource-clé pour le réseau associatif ténois et cela depuis des années. Fernand a participé à la mise en place de nombreuses institutions francophones aux TNO qui stimulent encore notre fierté : l’école Allain St-Cyr, la Commission scolaire francophone, le CDÉTNO, le Collège des TNO… Il a bataillé très fort pour un centre communautaire et surtout il a porté la cause en justice pendant toutes ces années », a énuméré Léo-Paul Provencher avant d’ajouter que Fernand Denault était certainement celui qui connaissait le mieux la situation des droits linguistiques francophones aux TNO.

Le président de la FFT est aussi le représentant des Franco-ténois à la table nationale de la fédération des communautés francophones et acadiennes. Lise Routhier-Boudreau, la présidente de la FCFA, accuse une grande perte pour la francophonie canadienne. « C’est Fernand Denault qui est à l’origine de l’affiliation de la FFT à la FCFA depuis les années 80. C’est un homme qui mettait toutes ses énergies pour défendre les droits et les intérêts des francophones. C’est un grand militant qui participait toujours activement aux dossiers déposés à notre table. Pour moi, c’est un moment triste, mais je sais que M. Denault a pleinement mérité son repos. Je suis certaine qu’il demeurera un citoyen pleinement engagé et que l’on pourra compter sur ces conseils. »

 

La transition

Le poste de président étant vacant, c’est le premier vice-président de la FFT qui assure désormais les fonctions de président par intérim jusqu’à la nouvelle élection qui aura lieu le 28 novembre 2009 à Hay River lors de l’Assemblée annuelle de la FFT. Ainsi, c’est Christian Girard de Hay River qui prend en charge ce mandat. « Je n’ai pas l’expérience, ni le temps libre de Fernand, a-t-il commenté, mais je suis prêt à maintenir le cap de toutes les obligations du président. Je compte néanmoins sur Léo-Paul et Patrice Lapointe, le second vice-président, et leur connaissance des dossiers pour que tous nos projets continuent d’aller de l’avant. Surtout pour la représentation à Yellowknife, vu que je suis à l’extérieur de la capitale et que je pars en mission avec la Garde côtière de la mi-juin à la mi-septembre. »

Après cette démission qu’il juge surprenante, Patrice Lapointe a déclaré qu’il était prêt à épauler le nouveau président par intérim. « Il va falloir s’ajuster! Après neuf ans, il va falloir apprendre à fonctionner sans Fernand », a-t-il avoué. Selon lui, c’est une bonne chose que le comité d’élection de la FFT soit déjà en action. En effet, depuis le mois de février dernier, cinq membres du réseau associatif de la FFT veillent à trouver plusieurs candidats à la présidence de la FFT pour les élections de novembre. « Ce serait bien de passer largement le message, pour assister à une réelle course », a-t-il conclu.

En mentionnant une réelle course, il vient facilement à l’esprit un membre de la communauté franco-ténoise qui a toujours soutenu le débat d’idées pour élire le président de la FFT. Contacté par l’Aquilon, Martin Dubeau a qualifié d’« intéressante » la dynamique qui pourrait s’installer après le départ de Fernand Denault. « J’ai tout le temps dit que j’envisagerais de nouveau mon implication dans la communauté », a-t-il clamé, laissant à l’avenir le choix de présenter ou non sa candidature à la présidence de la Fédération.