L’histoire principale en première page est un autre exemple éloquent qu’il faut établir un plan systématique de mise en œuvre de la Loi sur les langues officielles des TNO. Outre le drame humain que cet article met en relief, d’un point de vue de gestionnaire, je réalise encore tout le chemin qui reste à faire pour que le gouvernement puisse s’assurer que les droits linguistiques des Franco-Ténois soient respectés.
Deux constatations émergent de cette affaire. D’une part, des services du gouvernement avaient déjà planifié et organisé la prestation d’un tel service. Les instruments sont là. D’autre part, si on présume que le refus d’un service en français n’est pas le résultat d’un comportement mesquin et discriminatoire, il est acquis que l’existence de ce service n’est pas connue des personnes aux premières lignes de la prestation de services.
Un plan de mise en œuvre de la loi devra nécessairement se pencher sur ce problème de communication interne au gouvernement. On n’aura certainement pas à réinventer la roue. En effet, il existe bien d’autres domaines au gouvernement où des lignes directrices sont strictement mises en application. Prenons l’exemple des politiques d’approvisionnement du gouvernement. Il y a des règles qui précisent des mécanismes à suivre lorsqu’une institution gouvernementale doit se procurer des biens ou des services. Ces règles sont connues et appliquées d’un bout à l’autre de l’appareil étatique. Bien mal en prend au fonctionnaire qui ne suivrait pas ces règles.
Pourquoi en serait-il différemment lorsqu’on parle de l’application de la politique et des lignes directrices concernant les services en français? Il n’y a aucune raison avouable de traiter cette loi avec moins de rigueur que les autres lois. À moins, bien sûr, de tomber dans le panneau en croyant que les francophones sont des citoyens de deuxième ordre aux TNO que ce soit en raison de leur langue, de leur culture ou de la couleur de leur peau.
J’espère sincèrement que les négociations débuteront bientôt entre le gouvernement et la communauté franco-ténoise afin qu’un jour on ne vive plus pareilles situations dramatiques et que la loi soit bien appliquée.