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le Jeudi 7 mai 2009 16:11 Culture

Arts visuels D’inspiration instantanée

Arts visuels D’inspiration instantanée
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Jennifer Walden expose à l’Association franco-culturelle de Yellowknife.

 

C’est le Nord, ses couleurs, ses paysages. C’est la Toundra, ses animaux, ses émotions. C’est Jen Walden, sa technique, son talent. Les œuvres présentées dans les locaux de l’AFCY jusqu’à la fin du mois de mai, emportent le visiteur aux confins d’une relation inspirée entre l’artiste et le motif qu’elle dépeint. À l’image des chaînes qui retiennent ces toiles au mur, l’émotion demeure captive sous les traits fluides du pinceau, l’intensité reste contenue dans la profondeur de la matière, l’inspiration habite le jeu des couleurs. Pourtant, c’est un sentiment de liberté qui s’éprend de celui qui vaque à contempler les acryliques de Jennifer Walden.

Oui, ce sont bien des peintures acryliques que l’artiste a accrochées. Elle qui s’est forgée au médium à l’huile déclare qu’elle a été quelque peu forcée de changer de technique. « J’ai installé mon studio à la maison et les fortes émanations de la peinture à l’huile m’ont obligée à utiliser une peinture plus saine, car mon jeune garçon est souvent avec moi quand je peins. Je m’ennuie pourtant de la peinture à l’huile même si je peux travailler beaucoup plus rapidement avec les pigments d’acrylique. En effet, avec la quantité de peintures que j’utilise, mes toiles prenaient parfois une semaine à sécher, maintenant avec l’acrylique, je peux poursuivre mon travail le jour d’après », consent-elle, déclarant que toutes ses toiles présentées à la maison bleue ont été peintes depuis les six derniers mois à l’exception d’une seule.

« Je me sens plus libérée maintenant quand je peins, dit-elle. Je suis plus détendue, plus heureuse et plus inspirée dans mon travail. C’est peut-être aussi pourquoi cela me demande moins de travail, moins de temps pour réussir une toile. Pour résumer, c’est plus naturel pour moi. »

Pour cette artiste de Yellowknife, il est primordial que ses toiles reflètent l’endroit où elle se trouve. « Si je suis dans le Nord, je ne m’inspire que de ça, quand je suis en Ontario par exemple, je ne peux pas peindre des sujets nordiques, je peins l’environnement dans lequel je suis, et je tire 95 pour cent de mon inspiration dans la nature. »

Jennifer Walden dit aimer donner de la personnalité à ses toiles. Pour elle, lorsqu’elle regarde ses œuvres ce n’est forcément la fleur représentée qui est importante, mais plus le fait de ressentir la chaleur du soleil qui illumine cette plante et qui peut chauffer sa peau. « Mes sujets sont comme des outils pour amener une émotion. Les animaux de la toundra sont de bons motifs pour ça. J’aime peindre le bœuf musqué. Sa fourrure dans le vent, c’est plaisant à faire. Il y a plein de symboles attachés à cet animal, comme son image de protecteur de la communauté, de la famille. C’est le pouvoir de cet animal que de survivre dans un climat aussi difficile que celui de la toundra. J’aime cette image de survie là où il n’y en a que très peu », mentionne Jennifer Walden.

L’artiste s’est dit flatté d’avoir été invité par l’AFCY. Pour elle, cette nouvelle exposition solo à Yellowknife lui donne accès à un endroit visité par une nouvelle clientèle. Elle est heureuse également de pouvoir discuter en français de ses œuvres avec les visiteurs avouant que depuis qu’une de ses toiles, Herd Migration, illustre la couverture de l’annuaire téléphonique 2009 des TNO, beaucoup de gens qu’elle ne connaît pas se sont intéressés à son talent.