L’APADY, la garderie Plein Soleil subissent le questionnaire de Maître Maxime Faille.
L’interrogatoire préliminaire dans la cause de l’agrandissement de l’école Allain St-Cyr mené la semaine dernière par le procureur qui représente le gouvernement des TNO, Me Faille, a fait ressortir un point maintes fois répété par l’Association des parents ayants droit de Yellowknife : si l’on construit, ils vont venir.
La présidente de l’APADY, Yvonne Careen, qui est également demanderesse dans ce recours juridique entamé en 2004, a ainsi réitéré ses principaux arguments. « Nous en avons fait la preuve en 1999, avec la construction initiale de l’école. À l’époque les inscriptions ont doublé », dit-elle avoir répondu durant l’interrogatoire qui se tenait à huis clos, le lundi 29 juin.
C’est vraisemblablement la même multiplication mathématique qu’inspire, à la future directrice de l’ÉASC, la perspective d’une phase II de l’agrandissement de l’école francophone. « Nous demandons des salles de classes et un gymnase adéquats pour le
Secondaire. Pour l’an prochain, il y a actuellement 27 élèves inscrits de la 7e à la 12e, et si nous sommes arrivés à les retenir, c’est qu’ils ont vu l’addition du nouveau bâtiment cette année, et ils savent qu’il y a d’autres espaces prévus afin de bâtir une école complète », ajoute-t-elle.
L’avocat des demandeurs, Me Roger Lepage, spécifie que l’APADY a maintenu sa position face au gouvernement ténois. « L’Association veut 13 salles de classe, dit-il. Une salle pour chaque niveau et un gymnase de niveau secondaire. C’est ce qu’il faut pour satisfaire l’égalité réelle avec deux autres écoles de secondaire de Yellowknife. »
D’après le juriste francophone, l’égalité doit se faire en termes de choix scolaire. Ainsi, il souligne l’importance pour les étudiants de l’école Allain St-Cyr, d’accéder à des programmes tels que les arts industriels, visuels, domestiques ou musicaux.
Me Lepage mentionne également que la Commission scolaire francophone appuie le recours juridique instigué par l’APADY, et qu’elle adopte la même position quant au besoin des installations physiques.
La garderie sur la sellette
Dans la mesure où il manque actuellement d’espace à l’école francophone, le gouvernement des TNO remet en cause la présence de la garderie Plein Soleil située dans le sous-sol d’Allain St-Cyr.
Selon le procureur du GTNO qui a également questionné Roxanne Poulin, la présidente de la garderie, cette coexistence dans les bâtiments enlève de l’espace au scolaire. Pour Yvonne Careen, « la garderie et la prématernelle ne peuvent utiliser un espace ailleurs. »
« L’emplacement de la garderie est essentiel, argumente l’avocat des demandeurs. C’est un lien indispensable entre le communautaire et le scolaire, car il motive une appartenance. Le fait que la garderie Plein Soleil se situe dans le même lieu que l’école facilite la transition entre la garderie, la prématernelle, le primaire et le secondaire. Les jeunes enfants voient les adolescents vivre en français.»
Une seconde entente?
En 2006, la phase I de l’agrandissement de l’école à Yellowknife s’est concrétisée grâce à une entente hors Cour, négociée entre le GTNO et les demandeurs. Il n’est pas impossible que les deux parties puissent s’entendre à nouveau avant la conférence précédant le procès vers la fin du mois d’octobre 2009.
Pour Me Faille, le GTNO démontre énormément de bonne volonté dans ce dossier. « C’est toujours une possibilité, révèle-t-il en entrevue, les deux parties ont le même objectif qui est que les droits des francophones soient respectés et favorisés. Malgré tout, leurs perspectives peuvent être différentes, surtout à la lumière des circonstances économiques actuelles. »
