L’idée lancée par Michaëlle Jean fait son chemin.
Le centre de recherche arctique situé à quelques kilomètres du village de Resolute Bay au Nunavut pourrait accueillir des équipes de recherches provenant d’une potentielle université de l’Arctique située au nord du 60e parallèle canadien. L’un des scientifiques qui utilise régulièrement la station de recherche située aux abords du passage du Nord-Ouest, le professeur agrégé Greg Henry de l’Université de la Colombie-Britannique, a dit lors d’une conférence de presse que les efforts du gouvernement fédéral couplés aux appuis de plusieurs universités canadiennes dont l’Université de l’Alberta et l’Université Laval sont de bons indicateurs pour envisager l’installation de campus à Whitehorse et à Yellowknife d’ici moins de 10 ans. « L’évolution du système universitaire et la forte pression du gouvernement du Nunavut pour améliorer l’éducation dans le Nord sont d’autres bonnes nouvelles pour l’implantation d’une Université de l’Arctique au Canada », ajoute-t-il.
En entrevue radiophonique, le chercheur en géopolitique, Joël Plouffe de l’Université du Québec à Montréal, a mentionné son intérêt pour l’établissement d’une institution aussi importante qu’une université dans le Nord canadien. « Je suis d’accord avec Michaëlle Jean, […] qu’il faut une université ou plusieurs dans le grand Nord canadien », déclare-t-il après qu’il ait présenté l’idée que pour assurer la souveraineté dans l’Arctique il fallait s’occuper de la population locale, et qu’une bonne façon de le faire était de l’éduquer.
« Si on regarde les autres régions circumpolaires, poursuit-il, nos voisins en Alaska possèdent plusieurs universités. Dans le nord de la Norvège, il y a six ou sept universités, dont la grande université de Tromso. En Suède, en Finlande et Russie aussi il y a des infrastructures d’éducation et des centres de recherche. Nous il nous manque tout ça. »
Sur le même sujet, le député fédéral des TNO, Dennis Bevington a lui aussi supporté l’idée qu’il fallait accroître les possibilités d’éducation des résidents du Nord. Il se questionne toutefois sur le besoin de construire de nouvelles infrastructures ou bien sur la possibilité d’utiliser le réseau de collège déjà bien ancré dans les trois territoires. « Je reste à l’écoute et j’espère récolter plus de commentaires », de dire celui qui se veut l’écho des voix ténoises. Dennis Bevington est également d’avis que l’implantation d’une université dans le Nord doit nécessairement refléter les besoins et les demandes des gens du Nord.
Avec la collaboration de Batiste Foisy et Rudy Desjardins
