C’est la patience, la compréhension et la créativité qui sont les atouts majeurs de la nouvelle enseignante de 4e année à l’école francophone de Yellowknife. Milagros Ortiz-Brûlot, d’origine Nicaraguayenne, vient d’aménager à Yellowknife après plusieurs années en Colombie-Britannique et à Montréal.
Quelques jours entre les quatre murs de l’école, ont suffi pour que l’enseignante se dise impressionnée du modernisme de l’établissement. « Je n’en reviens pas de tout le matériel qu’ils ont. Il y a beaucoup de ressources en français », s’exclame-t-elle.
Mila Ortiz est impatiente de rencontrer les élèves qui vont remplir l’école. La charge de cours de cette enseignante est divisée entre l’instruction de sa classe de primaire et l’enseignement de l’espagnol aux élèves du secondaire qui opteront pour ce cours.
« J’ai un de mes enfants qui est dyslexique. Élever un enfant avec ce genre de défis m’a beaucoup appris la patience et la créativité », raconte Mila Ortiz. Elle se dit capable de valoriser toutes les personnes dans son groupe, de faire ressortir les capacités et le potentiel de chacun. « Je connais et je comprends le travail qui doit être fait pour surmonter les difficultés. J’ai travaillé en orthopédagogie et j’ai été aide enseignante avant d’être titulaire, je sais ce que c’est d’aider un élève. »
Dans ses cours de langue, Mila Ortiz va promouvoir une approche qui cible les jeunes qui parlent déjà deux langues. « Je mets en valeur les points communs qui existent entre les langues, plutôt que de me concentrer sur les différences. J’essaye de faire comprendre aux élèves que lorsqu’ils apprennent un mot, ils peuvent le savoir dans trois ou quatre langues en même temps. Finalement, je valorise les connaissances qu’ils ont déjà. »
L’enseignante aime jouer avec les mots, elle dit que c’est un passe-temps pour elle. Dans ces bagages, elle a apporté trois livres pédagogiques dont elle est l’auteure. La particularité de ces livres pour enfants est qu’elle les a rédigés en trois langues. Ainsi, « Un enfant très spécial » porte le titre anglais « A very special child » et celui en espagnol « Un niño muy especial ». Elle pense les utiliser pour alimenter ses classes. « J’évite la traduction, je fonctionne plus en immersion », explique-t-elle. Ses livres illustrés traitent de la guerre, de la dyslexie, de la couleur de la peau et sous un thème plus général l’importance d’accepter de la différence.
Mila Ortiz s’enthousiasme à l’idée de découvrir les paysages et la culture des gens du Nord. Elle précise qu’elle vient des tropiques et qu’elle est fascinée par les aurores boréales. « Je ne les ai étudiées que dans les livres. Je veux les voir ici à Yellowknife, surtout que je sais que c’est un des lieux les plus propices à l’observation. J’ai aussi envie de m’équiper d’un appareil photo et d’apprendre comment les photographier, car je ne pourrais pas me pardonner de n’avoir pris aucune photo de ces merveilles. »
