Denis Bevington, qui a reçu son homologue de Colombie-Britannique Peter Julian dans son conté, ne cache pas la responsabilité des parlementaires envers les élections à répétition.
« Je suis au Parlement depuis quatre ans et, depuis ce temps, je suis presque constamment en alerte pour des élections. Nous sommes préparés à une éventuelle élection, en fait nous devons de l’être, car c’est la nature du Parlement avec lequel nous travaillons. C’est le fait même de la politique canadienne. Lorsque nous adoptons un gouvernement minoritaire, ce que nous avons fait depuis plusieurs années, nous n’avons pas les capacités en tant que partis politiques de réussir à s’entendre », rétorque le député des TNO lorsqu’il s’exprime sur de potentielles élections fédérales à l’automne.
Un bon exemple selon lui est la récente coalition de la fin de l’année 2008, où précise-t-il, « il y a eu beaucoup de colère parmi les citoyens canadiens parce qu’ils ne comprenaient pas comment les gens doivent travailler ensemble au Parlement ».
Il attaque de front les deux autres principaux partis en disant que les conservateurs et les libéraux ne devraient plus danser, mais plutôt se concentrer à faire progresser le pays. Il avance que pour le Canada actuellement, il serait plus sensé de comprendre comment utiliser notre système politique, car d’après lui, un parti politique n’aura jamais la majorité avec la vision actuelle des partis. Il prend aussi à partie le Bloc québécois en insistant sur le fait que vraisemblablement aucune majorité ne se réalisera au Parlement tant qu’un parti politique, n’ayant d’affiliation avec personne d’autre, détient dix ou quinze pour cent des sièges à la chambre des communes.
« Je ne vois aucun mouvement vers un gouvernement majoritaire ici au Canada. Et je crois qu’il en restera ainsi tant que nous, politiciens, nous comprenions notre responsabilité envers les Canadiens de faire fonctionner le gouvernement », tranche-t-il.
Lors d’une entrevue en français, le député de Burnaby – New Westminster, Peter Julian a dressé un portrait plutôt contrasté des espérances de votes des Canadiens dans l’ouest du pays. « Dans l’Ouest canadien, il ne reste plus que deux choix. Le parti libéral n’existe quasiment plus quelques députés à peine, et cela pour plusieurs raisons. Finalement, ce sera entre les conservateurs et les néo-démocrates », avance le député Julian en ajoutant que beaucoup de gens n’apprécient pas le côté « centralisateur » et la façon « irrespectueuse » de gouverner de M. Harper. En 2008, sur l’ensemble des quatre provinces de l’Ouest et des territoires du Yukon et de TNO, le parti Conservateur a raflé 71 sièges alors que le NPD en a obtenu quinze et le parti Libéral huit.
Selon Peter Julian, un virement est en train de se faire et stipule que plusieurs sièges sont sur l’écran de radar du NPD. Il pousse son analyse sur l’ensemble du pays où il dit que les bleus perdront des sièges dans l’Ouest, au Québec et en Nouvelle-Écosse. Finalement, celui qui compte parmi les neuf députés néo-démocrates de la Colombie-Britannique laisse tomber que « s’il y a des élections, ce sera la faute de M. Harper car il n’aura pas voulu travailler avec nous ».
Au moment de mettre sous presse, l’éventualité d’une élection précipitée dès cette première semaine de rentrée parlementaire semble écartée grâce à un support annoncé du Bloc québécois sur la motion de voies et moyens déposée vendredi par les conservateurs. Alors que les débats ne reprendront qu’à la fin du mois de septembre, le parti Libéral soumettra une motion de censure au Parlement, pouvant projeter le Canada en élection automnale si aucun des deux autres partis de l’opposition ne se lie avec gouvernement Harper.