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le Jeudi 15 octobre 2009 15:46 Éducation

Les parents se confient Un retour au préscolaire

Les parents se confient Un retour au préscolaire
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Les parents des enfants refusés à l’école Boréale ont décidé de renvoyer leurs bambins au préscolaire, en réponse au refus du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest de les admettre comme élèves à l’école francophone.

 

C’est officiel, l’année scolaire 2009-2010 n’accueillera pas les enfants refusés par le gouvernement des TNO, un peu avant le début des classes, à l’école Boréale. « Nous sommes vraiment déçus, il y a deux langues officielles au Canada, il devrait être possible de choisir dans quelle langue nous pouvons élever nos enfants », avance Andrew Cassidy, père d’une fillette refusée à l’école. « Surtout à Hay River, nous avons les deux options, pourquoi ne pouvons-nous pas les prendre? », ajoute-t-il désappointé.

N’étant pas issus de familles francophones, sa femme et lui ne sont pas reconnus comme des parents ayant droit. Ils ont toutefois envoyé leur fille, Anna, dès l’âge de trois ans, au préscolaire de l’école Boréale. Ils avaient ainsi l’espoir d’offrir une éducation bilingue à cette dernière, ce qui est, selon eux, un avantage qui lui servirait toute sa vie. « Depuis deux ans et demi elle a vraiment fait du progrès en français, à la maison, parfois durant des jeux, elle laisse échapper quelques mots français! », s’émerveille le père. Il ajoute que l’atmosphère conviviale et la vie entourant l’école Boréale sont d’autant plus des attraits qui les ont poussés à inscrire leur fillette dans cette école.

Le retour au préscolaire alors que tous les autres sont à la maternelle a, bien entendu, suscité des questions chez sa fillette. « Ma femme a trouvé le moyen de lui expliquer la situation », explique Andrew Cassidy qui croit qu’il est très important de ne pas faire naître un quelconque ressentiment à Anna vis-à-vis la situation délicate. « Ce qui l’embêtait surtout c’est de ne pas pouvoir prendre l’autobus scolaire et de ne pas sortir avec les autres à la récréation en après-midi! », raconte-t-il. Pour le reste, comme les classes de préscolaire et de maternelle sont jumelées, la petite Anna n’y a pas vu une différence trop drastique.

En ce qui concerne la suite des événements, Andrew Cassidy est incertain. Il concède que, pour le moment, il ne peut qu’espérer et faire tout ce qui est en son pouvoir légalement pour envoyer sa fille à l’école Boréale. « L’an prochain, nous devrons voir ce qu’il advient de la situation et prendre une décision à ce moment-là », dit-il. Il assure que, peu importe l’issue de cette histoire, il souhaite plus que tout poursuivre l’apprentissage de la langue française à sa fille. Il s’est d’ailleurs inscrit à l’Association franco-culturelle de Hay River et s’est procuré du matériel en français afin de le rendre accessible pour Anna, même à la maison.

Du côté de la famille Blackman, le même scénario se déroule avec leur fille, Tate. La fillette, qui se démarque par son aisance avec le français, est retournée au préscolaire en attendant la fin des démêlées en Cour entre la Commission scolaire francophone et le ministère de l’Éducation des TNO. À l’instar de la famille d’Andrew Cassidy, Craig Blackman est né au Québec et ses grands-parents étaient francophones, il a cependant perdu tout son héritage en raison du manque d’écoles francophones où il a été élevé, par la suite, en Nouvelle-Écosse.

La situation perdure depuis deux ans déjà. Au printemps 2008, le ministre Lafferty a annoncé qu’en vertu de ses pouvoirs ministériels, il réviserait la politique d’admission des écoles francophones. Dorénavant, annonça-t-il, seulement un enfant répondant aux critères de l’article 23 de la Charte des droits et libertés aurait accès à l’enseignement du français langue première aux TNO.