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le Jeudi 22 octobre 2009 15:34 Société

Secourisme Hiver ou été, il n’y a pas de différence

Secourisme Hiver ou été, il n’y a pas de différence
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Un professionnel des missions de recherche et sauvetage aux TNO se prépare pour la saison froide.

Mike Rarog est retraité des Forces canadiennes depuis 2007. Lors de son service auprès de l’Escadron des transports 440 de Yellowknife, il a participé à plusieurs missions de recherche et sauvetage. Depuis qu’il a quitté les Forces, Mike Rarog a mis sur pied une entreprise de formation spécialisée en techniques et brevets de recherche et sauvetage. Arctic Response forme différents individus : groupe de résidents, des militaires, des membres de la GRC ou de simples personnes intéressées à participer aux efforts de recherche. Que se soit pour les trois niveaux existants nécessaires à la bonne conduite d’une opération de recherche et sauvetage ou savoir comment opérer une motoneige ou encore utiliser de façon optimale l’aide d’un hélicoptère, l’entreprise fournie plusieurs centaines de certificats par année aux Territoires du Nord-Ouest. Le premier niveau correspond aux connaissances de base d’un secouriste qui va aider aux recherches menées au sol. Le second niveau se concentre sur les qualités nécessaires à un chef d’équipe qui agirait sous les directions d’un gestionnaire de mission. Le troisième niveau forme les individus d’expérience aux responsabilités du gestionnaire de mission, qui reviennent majoritairement aux membres de la GRC ou des Forces canadiennes.

Même s’il en a fait son gagne-pain, Mike Rarog demeure encore impliqué dans les opérations de recherches et sauvetage sur une base volontaire. Il se propose régulièrement pour venir en aide aux équipes habituellement gérées par la Gendarmerie Royale du Canada. Selon lui, les TNO sont le lieu d’environ 75 opérations de recherche et sauvetage par année.

Mike Rarog explique que plusieurs scénarios sont envisageables lorsque surgit une urgence. Le gestionnaire de recherche s’appuie sur leurs ressources, mais fait également appel aux multiples bénévoles qui veulent se joindre à l’effort de recherche.

Le rôle d’un gestionnaire de recherche est de bien évaluer le sérieux d’une opération. Après que l’alerte ait été donnée, le gestionnaire rempli une grille d’évaluation de mission, prenant en compte le nombre de recherchés, leur âge, leurs expériences en forêt, leurs équipements éventuels, l’adversité de la région à couvrir… pour finalement en venir avec un plan de mission déterminant le nombre de personnes qualifiées nécessaires, les moyens de transport indispensables (avions, motoneiges, hélicoptères, camions), l’utilisation ou non de ressources telles que des chiens de sauvetages ou des battues au sol. Finalement, le gestionnaire de recherche doit réussir à élaborer un plan qui correspond le plus adéquatement à la recherche nécessaire avec la meilleure utilisation possible des deniers publics. En effet, ce sont les contribuables qui payent pour les services engagés soit par le gouvernement territorial ou fédéral. « En hiver, si un accident survient sur les routes de glace qui mènent aux communautés, c’est le ministère des transports ténois qui est responsable de coordonner les opérations de sauvetage ou d’extraction de la glace. Si un aéronef ou un hélicoptère vient à s’écraser en pleine nature, ce sont les Forces canadiennes qui seront chargées des missions de sauvetage. Et si un homme se perd en motoneige, ou qu’une jeune fille n’est pas revenue de sa marche quotidienne, ce sont les membres de la GRC qui sont déployés et responsables des opérations de recherches et sauvetages », explique-t-il.

Mike Rarog se rappelle une mission qui est survenue l’hiver passé. Il se rendait à Cambridge Bay pour donner une formation. Il était sur place quand il a appris qu’un homme de la communauté qui venait de se jeter d’un avion en plaine toundra. « Nous avons annulé la formation et nous avons recruté des membres de la communauté, ensuite nous sommes partis, coordonnés par les membres de la GRC. Nous avons utilisé un avion Twin Otter et certains nous ont rejoints en motoneiges, même si nous étions à plus de 150 km de Cambridge Bay. Nous avons effectué des recherches pendant trois jours, puis nous avons cessé l’opération, car les risques pour les sauveteurs et leurs matériels devenaient de plus en plus lourds. Nous n’avons jamais retrouvé le jeune homme. Ce n’est jamais drôle de chercher et de ne pas trouver. »

Pour cet homme d’expérience, une mission en hiver demande vraisemblablement la même préparation qu’une mission estivale. « En hiver, tu as un peu plus de matériels à trimballer. Le seul avantage est qu’en hiver, la mobilité des forces terrestres est énorme grâce à toutes ses surfaces gelées et enneigées. Mais il faut plus de matériels, comme des tentes, du gazole pour les motoneiges ou des poêles à bois pour chauffer les bivouacs. Par contre, il n’y a plus de mouches », raconte-t-il.