Quelques députés de Yellowknife porte attention aux revendications de la CSF.
Lors de la dernière session de l’Assemblée législative, deux des cinq députés réguliers qui représentent Yellowknife se sont levés en chambre pour déclarer leurs interrogations face à la problématique de l’école Allain St-Cyr de Yellowknife. Dave Ramsay et Glen Abernethy ont également déposé des questions écrites pour s’informer auprès du gouvernement du financement alloué à la CSF et spécifiquement à l’école Allain St-Cyr, ainsi qu’au montant que le gouvernement a déboursé en recours judiciaire traitant de l’agrandissement de l’école francophone. Durant les audiences du comité plénier, deux autres élus de Yellowknife ont questionné les ministres des Finances et de l’Éducation sur l’état des négociations avec Patrimoine canadien quant au financement de la phase deux de l’agrandissement de l’école. Lundi dernier, trois députés : Glen Abernathy, Wendy Bisaro et Bob Bromley ont rencontré la direction de la commission scolaire et sa présidente Suzette Montreuil. Au milieu des plateaux de fruits frais prêts à déguster, c’est la brique d’un gymnase inexistant qui s’est imposée à la table de cette rencontre.
« Les députés soulèvent des questions, et nous leur apportons de l’information quant à la responsabilité d’un ministre envers la francophonie, comment il doit la protéger et la promouvoir. », explique Philippe Brûlot en rappelant que la Cour suprême du Canada a déjà tranché sur ces concepts-ci et qu’elle n’a jamais donné le droit aux ministres d’étouffer la francophonie comme ils le font. Le directeur général de la CSF cite pour exemple que de nombreux élèves quittent l’école au secondaire car ils ne bénéficieront pas d’un lieu de rassemblement, un lieu où des activités sportives et communautaires peuvent avoir lieu dans leur école. Il relate que le gymnase au sein d’une école est un symbole du dynamisme sportif des élèves et que le sport est fondamental dans la vie sociale d’un enfant.
En entrevue, Dave Ramsay prétend que le gouvernement devrait se sentir embarrassé de son comportement envers cette école francophone. « À quoi sert de dépenser tant d’argent devant les tribunaux quand tout le monde sait qui a raison en bout de ligne », prétend le député de Kam Lake, protestant que le GTNO ne devrait pas attendre que le gouvernement fédéral sécurise son investissement pour promouvoir ce projet. En 2008, le budget des TNO, n’avait pas inclus la phase deux de l’agrandissement dans ses projets d’infrastructures, mais plutôt repoussé à 2012 un financement échelonné d’environ 14 millions de dollars. Pour M. Ramsay, il y a un mot important dans cette histoire, le mot gymnase. « Même si mon français n’est pas très bon, je peux comprendre que ça veut dire gym dans ma langue. Et ce mot se retrouve dans toutes les lettres que je reçoit des parents de cette école », a-t-il déclaré en chambre. Ce député estime insensé que le gouvernement soit encore capable de construire de nouvelles écoles sans leur attribuer automatiquement un gymnase et travaille depuis des années à ce que le gouvernement propose une politique pour s’assurer que cela ne perdure pas.
Durant la rencontre de lundi, Philippe Brûlot a rappelé aux députés que l’école célébrait ses 20 ans cette année, et s’est questionné sur combien de temps le gouvernement allait encore joué au chat et à la souris avec le ministère fédéral. « Oui on s’est accommodé d’être dispersé à droite et à gauche dans les différents gymnases disponibles dans les autres écoles. Mais on doit se confronter avec d’autres commissions scolaires qui veulent plus d’heure de gymnase, même si elles en possèdent déjà un. Le problème aussi avec l’utilisation du gymnase Multiplex c’est que nous sommes jamais à l’abri d’un événement social ou communautaire. Lors de la semaine de vaccination massive, on nous a jeté en dehors de la grille horaire, c’était aussi simple que ça! », peste-t-il.
La présidente de la CSF, estime que ce travail effectué avec les députés est bénéfique pour la cause de la CSF : « Les députés vont continuer à porter ce point devant les ministres. Et à part de session en chambre, il y a du travail en coulisse qui peut faire la différence ».
Selon les états financiers 2008-2009 de la CSF, l’école Allain St-Cyr a déboursé environ 36 000 dollars en frais d’autobus afin d’assurer le transport de ses élèves vers les différents gymnases où ils peuvent pratiquer l’éducation physique, un montant remboursé annuellement par le ministère de l’Éducation.
