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le Jeudi 10 Décembre 2009 11:40 Francophonie

Regroupement des parents francophones Le RPF mis en veilleuse

Regroupement des parents francophones Le RPF mis en veilleuse
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Après années de difficulté à faire avancer les dossiers au sein de son organisation, faute de ressources et de disponibilité, le Regroupement des parents francophones (RPF) a été obligé de se mettre en veilleuse, lors de la dernière Assemblée générale annuelle (AGA) de la Fédération franco-ténoise (FFT).

 

Le RPF connaissait des difficultés depuis sa fondation, ce n’était un secret pour personne. Cependant, lors de l’AGA de la FFT, tenue à Hay River, en novembre dernier, une décision importante a dû être prise par les membres quant à l’avenir de ce regroupement. « Le RPF avait sa place, mais il manquait de ressources », a commenté Léo-Paul Provencher, directeur général de la FFT. Il a tenu à mentionner que, depuis sa création, tous les efforts pour soutenir le RPF avaient été faits, en vain. « Les leaders se sont essoufflés à force d’avoir toujours à aller chercher du monde », a-t-il ajouté, lui-même ayant tenté de tout faire en son possible pour faire avancer le dossier.

Sylvie Savoie qui a été la présidente du RPF pendant plus de quatre années n’est pas du tout étonnée de la situation. « On n’était pas beaucoup de membres. Il y avait Rachelle Kinsgler d’Inuvik qui était très active, mais pas beaucoup plus », a-t-elle précisé. Léo-Paul Provencher a aussi rapporté que de nombreux parents, surtout du côté des mères, avaient démontré un intérêt marqué pour le RPF, mais que malheureusement, la réalité du Nord les a vite rattrapés. « C’est une réalité que les gens demeurent en moyenne quatre ans aux TNO », a-t-il rajouté pour démontrer que, même si un parent voulait s’impliquer, il était arrivé la plupart du temps qu’il ait dû se désister rapidement.

« Ce qui arrive avec le RPF c’est qu’il a une mission plus large », explique le directeur général. « Il faut un intérêt de plus, ce ne sont pas des questions quotidiennes de papas et de mamans sur lesquelles nous travaillons avec ce regroupement. » Avec leurs responsabilités quotidiennes en tant que travailleurs, parents et, souvent, aussi impliqués auprès des écoles et des garderies, les parents ont été obligés de mettre le RPF dans le bas de leur priorité. « Je suis obligé de dire qu’on est pas mal à bout de nos moyens », s’est désolé M. Provencher.

Sans éliminer le regroupement, celui-ci est mis en veilleuse. Les membres de la FFT conserveront tous ce qui a trait au RPF afin de le faire revivre si jamais l’occasion se présente. « Comme l’a dit Alain Bessette, le directeur général de L’Aquilon et grand connaisseur des associations des TNO, j’ai l’impression que si un drame arrivait dans la francophonie ténoise au niveau de l’éducation, le RPF rebondirait. »

Sylvie Savoie a, quant à elle, noté que l’intérêt variait d’une année à l’autre et d’une communauté à l’autre, selon les besoins de chaque communauté. Ainsi, elle mentionne que les parents de Fort Smith ont été actifs durant la période où ils cherchaient à obtenir un programme d’enseignement en français, mais qu’une fois leur programme d’immersion obtenu, leur intérêt est tombé. « Le RPF a surtout été utilisé dans les questions d’agrandissement d’une des deux écoles francophones des TNO », a, pour sa part, complété M. Provencher.

Pour Sylvie, il y a deux situations qui pourraient faire revivre le RPF.

Si une autre communauté tentait d’obtenir une école francophone, ça pourrait les inciter à utiliser le RPF comme instrument de revendication. Mais le RPF est une institution territoriale et l’intérêt des parents dépend souvent de là où la communauté en est rendue dans ses démarches scolaires.

Il pourrait aussi y avoir un désir de représentation territoriale à la Commission nationale des parents francophones (CNPF). « Il y a eu des projets nationaux comme ceux liés à la petite enfance, et auxquels le RPF a participé, mais là, on aura plus de représentation », a expliqué Mme Savoie.

Pour Léo-Paul Provencher, il ne fait pas de doute qu’il devrait toujours y avoir au moins une personne pour se rendre aux rencontres de la CNPF. « Ce serait au moins important de conserver notre place là-bas », dit-il.

En somme, loin de mettre un terme à la vie de ce regroupement, ce dernier est seulement mis en veilleuse. « Sa structure est là, sa charte et ses rapports aussi. Ça peut toujours être utile, il s’agit d’une ressource de plus, d’un membre de plus à nos tables », termine M. Provencher.