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le Jeudi 10 Décembre 2009 11:43 Éditorial

Éditorial Victime des succès

Éditorial Victime des succès
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Cela faisait déjà quelques années qu’on se posait la question quant à la survie du Regroupement des parents francophones (RPF). L’an passé, nous avions même tenu une partie de la séance d’un Conseil territorial des présidences et des permanences (CTPP) pour essayer de trouver des solutions pour permettre au RPF de prendre son envol. Malheureusement, cet exercice aura été en vain puisque quelques mois plus tard, l’organisme a été mis en veilleuse.

Je crois ici que la notion importante à retenir est que cette décision n’a rien de permanent. En effet, plusieurs grandes batailles ont été livrées face au gouvernement territorial pour l’obtention des droits en éducation dans la langue de la minorité : obtention de programmes d’enseignement en français langue première et droit à la gestion des écoles.

Le contexte a cependant changé.

Ces luttes du passé permettaient aux parents de travailler ensemble sur des dossiers communs et facilitaient le mouvement de solidarité. Maintenant, les dossiers sont beaucoup plus locaux, les besoins des parents francophones variant d’une école à l’autre et d’un programme à l’autre. Puisque les parents sont généralement très occupés avec leur famille, le temps qu’ils peuvent consacrer au bénévolat n’est pas illimité et ils vont préférablement mettre la priorité sur des questions plus immédiates que sur des dossiers plus larges comme ceux qui auraient été du ressort du RPF.

Autre facteur démobilisateur provient des succès des parents : l’obtention d’une commission scolaire francophone. Ayant l’occasion d’élire des représentants pour défendre leurs intérêts, les parents francophones peuvent compter sur un outil bien financé pour mener à bien leurs revendications. Que ce soit dans la poursuite judiciaire pour l’égalité des infrastructures ou pour le droit de gestion des inscriptions, la commission scolaire a démontré que les parents avaient raison de lui faire confiance pour défendre leurs droits.

En matière d’éducation, il n’est jamais garanti que les gouvernements ne feront pas volte-face et qu’un grand dossier commun ne viendra un jour faire revivre le RPF. Mais en attendant, les institutions en place font en sorte que l’absence du RPF n’aura pas d’effets néfastes.