Diavik estime que le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien, Robert Nault, est intervenu personnellement dans le dossier concernant l’attribution du permis d’utilisation des terres. « Le gouvernement fédéral avait approuvé le projet en novembre 1999 en concluant que les opérations sur le site n’occasionneraient pas d’effets néfastes significatifs sur l’environnement », a indiqué le relationniste de la DDMI, Tom Hoefer. « La situation a complètement changé lorsque le ministre Nault s’est impliqué et a exigé que la compagnie présente son plan environnemental comme préalable à l’octroi du permis », a-t-il ajouté.
Ottawa a réagi à cette affirmation. « En novembre dernier, le gouvernement canadien a simplement permis à la compagnie de passer à l’étape suivante. Il a approuvé le projet minier à la condition que la compagnie respecte toutes les clauses de son étude environnementale approfondie, dont celle qui stipule l’élaboration d’un plan environnemental », a déclaré un représentant de l’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACÉE), Paul F. Scott. Le projet Diavik est soumis aux lois suivantes : la Loi sur le régime des eaux des T.N.-O., la Loi sur les terres territoriales, la Loi sur les pêches, la Loi sur la protection des eaux navigables, la Loi sur les explosifs et l’ACÉE. Certaines de ces lois sont régies par le GTNO, d’autres ont été élaborées par l’un des ministères suivants: le MAINC, le ministère de Pêche et Océans Canada et le ministère des Ressources naturelles.
« DDMI a demandé un permis d’utilisation des terres en décembre 1999, et cela lui a été refusé puisqu’elle devait parvenir à un accord environnemental avant de poursuivre les travaux sur le site », a déclaré le directeur général des Ressources naturelles et d’Environnement Canada, Hiram Beabier. Du côté du gouvernement, il semble clair que l’accord environnemental devait être signé avant d’autoriser la compagnie à aménager le site. L’entreprise minière réitère que le gouvernement ne lui a jamais demandé de présenter cet accord avant le mois de janvier, et rappelle que depuis le refus du gouvernement d’accorder le permis, DDMI a arrêté la plupart de ses activités, et ce, afin de s’employer entièrement à l’élaboration de ce plan.
Une autre ronde de négociations s’est poursuivie à Ottawa durant la semaine du 14 février, pour tenter de conclure une entente sur le dépôt de sécurité que doit fournir la DDMI. Le fédéral réclame 185 millions de dollars en s’appuyant sur l’évaluation de l’Office des eaux, tandis que la compagnie n’a pas voulu divulguer la somme qu’elle souhaite verser à titre de dépôt de sécurité. Au sortir de ces discussions, le gouvernement fédéral s’est dit satisfait des pourparlers et soutient que les parties ont une meilleure compréhension de leurs attentes respectives face à la remise en état des lieux lors de la fermeture de la mine. « Nous essayons de travailler ensemble afin d’en arriver à un accord », a affirmé M.Beabier.