Shirley Firth a bon espoir que les TNO puissent produire plus d’athlètes olympiens.
Avant 2010, seulement deux Ténoises ont participé en tant qu’athlètes à une épreuve olympique. Les sœurs jumelles Sharon et Shirley Firth ont été membres de l’équipe canadienne de ski de fond durant 17 ans et ont pris part à quatre olympiades : à Sapporo en 1972, à Innsbruck en 1976, à Lake Placid en 1980 et à Sarajevo en 1984.
Avec la sélection du biathlète Brendan Green de Hay River pour le relais masculin à Vancouver, l’expérience olympienne n’est plus unique aux sœurs Firth.
En entrevue avec L’Aquilon, Shirley Firth discute du potentiel qu’ont les Territoires à former des athlètes de calibre olympique et cela dans différents sports.
« Quand j’ai quitté les compétitions, il y a 26 ans, nous pensions qu’il y aurait beaucoup plus d’athlètes aspirant à participer aux Jeux. Mais ce ne sont pas tous les athlètes qui rêvent d’être olympiens », explique-t-elle, assurant que le peu d’athlètes qui désirent aller aux olympiques sont exceptionnels, car pour les TNO, c’est un rêve qui devient réalité à chaque athlète qui choisi cette voie. Shirley Firth mentionne qu’avec la population du territoire, il pourrait y avoir plus d’athlètes aspirant aux olympiques. « Même si ces sportifs ne sont pas sélectionnés pour cette compétition, ils peuvent se concentrer sur l’éducation, bénéficier d’un rythme de vie sain et de bonnes habitudes alimentaires. Ce peut être une bonne base pour les résidents du Nord. »
Mme Firth peut nommer des athlètes ténois qui rêvent aux Jeux dans quatre différents sports que sont le biathlon, le ski de fond, le curling et le patinage de vitesse. Elle pense que plusieurs pourront atteindre les olympiques de 2014, étant jeunes et motivés.
« Nous sommes des gens de calibre olympique qui vivent ici. Dans les collectivités, il y a vraiment des jeunes talentueux dans tout ce qu’ils font. J’ai lu que Brendan Green avait commencé le ski quand il avait trois ans, c’est excellent! » Aux TNO, elle remarque qu’il y a du hockey, du curling, du soccer et du ski de fond dans chaque collectivité. Shirley Firth pense que les jeunes peuvent aller dans les clubs et démontrer leur potentiel olympique s’ils sont bons. « C’est en faisant des compétitions au niveau national que l’on peut se faire remarquer pour ensuite suivre un entraînement à la mesure de nos rêves. » La skieuse prend pour exemple sa propre expérience. « Il y avait un prêtre, un entraîneur à Inuvik, qui voulait développer des athlètes autochtones. Tous les jeunes qui vivaient au pensionnat pouvaient faire du ski de fond. Un jour, l’invitation a été lancée aux jeunes de toute la ville. Il s’est trouvé que ma sœur et moi étions là, nous avons essayé, poussées par la curiosité et nous avons commencé à skier. Par la suite, nous avons été invitées à participer à un programme pilote du gouvernement et ça a donné quatre jeux olympiques. Je pense que c’est très important d’avoir une base d’athlètes dans laquelle on peut choisir. Plus on donne d’opportunités aux jeunes, plus on peut choisir. » Shirley Firth précise que ce qui a démarqué sa sœur et elle des autres était leur désir de se battre. Elles n’avaient pas les trois repas par jour dont les pensionnaires bénéficiaient, et à chaque fois qu’elles gagnaient une course, il y avait toujours de nouveaux buts à atteindre. « Nous étions toujours les premières dehors et les dernières rentrées », suggère-t-elle en affirmant que dès ses débuts en ski, la flamme olympique brûlait dans son cœur et celui de sa sœur. « Pour nous, ce n’était pas un sacrifice, comme on l’entend pour beaucoup d’athlètes, mais plutôt un choix. Nous avons choisi de faire partie de ces événements, c’était une façon de vivre. »