L’annonce faite par les promoteurs du projet gazier à l’effet que ce dernier serait retardé est peut-être perçue comme une mauvaise nouvelle, mais pas par l’auteur de ces lignes. Ce n’est pas une grande victoire, mais quelques années de retard, c’est mieux que rien.
D’ici 2018, on aura peut-être un autre gouvernement, un gouvernement plus attentif aux bien-être de ses citoyens qu’aux demandes du consortium pétrolier de Calgary. Les chances sont minces, mais elles sont là. Mince, non pas parce que le parti libéral du Canada n’a pas de chance de reprendre le pouvoir, mais mince parce que la direction actuelle du parti libéral ne changera pas beaucoup la donne en matière de philosophie de gestion du pays.
Avec l’ancien chef libéral Stéphane Dion, on a eu pendant quelques mois l’impression que quelque chose allait changer au pays, qu’un des partis majeurs ou importants de l’échiquier politique canadien prenait enfin au sérieux la menace environnementale que représentent les gaz à effet de serre (GES) et que le Canada deviendrait un chef de file mondial dans la lutte aux GES.
Ça n’aura pas duré très longtemps. Aujourd’hui, on entend la même absence de contenu ferme sur cette question tant du PC (Parti de Calgary conservateur) que du PLC.
C’est donc dire qu’un délai de trois ou quatre ans ne changera pas beaucoup de choses devant l’inévitabilité du projet gazier, mais comme un condamné à la peine capitale, on prend le tout un jour à la fois.
Au fait, suis-je le seul à croire que cette annonce du délai dans la construction du pipeline sous prétexte de «l’absence d’entente fiscale avec le gouvernement » ne constitue qu’une pièce d’un scénario électoral conçu derrière des portes closes? Que le gouvernement conservateur annoncerait quelques semaines avant les élections qu’une telle entente était signée et que le pipeline irait de l’avant un peu plus rapidement que prévu?