Des traducteurs gouvernementaux, Anne-Dominique Roy et Clément-Éric Demers, ont présenté des ateliers aux élèves de la 5e à la 10e année de l’école Boréale dans le cadre des Rendez-vous de la Francophonie, cette semaine.
« Ils nous ont présenté l’emploi de traducteur par le biais d’activités très dynamiques! », raconte Marie-France Bernèche, enseignante de mathématiques et de sciences à l’école francophone.
Jeux d’association, anglicismes, expressions idiomatiques ont animé les élèves, qui ont appris beaucoup sur les tâches et les exigences pour devenir traducteur. « Je pensais qu’ils travaillaient pour l’Assemblée législative », partage Mark Montinola, étudiant de 10e année. Ce dernier, souriant, lève le pouce bien dans les airs pour exprimer son appréciation de la présentation. Il ajoute avoir aussi appris sur le métier de pigiste : « J’ai découvert que certains traducteurs sont payés par le nombre de mots! ».
Les traducteurs, des francophones originaires du Québec, ont adapté leur présentation pour rejoindre les élèves des différents âges. « C’est pas juste un métier de vieux avec des livres plates », blague Clément-Éric Demers. Anne-Dominique Roy et lui ont fait découvrir aux élèves de toutes nouvelles ressources en matière de langue, comme Termium, sur le Web. « Ils ont l’air à avoir aimé savoir qu’il existe des dictionnaires en ligne », soutient la traductrice, remarquant que les élèves du secondaire étaient nettement plus portés sur les ressources en ligne que sur les versions sur support papier. « Ce qu’on remarque [chez les jeunes], c’est qu’ils sont réfractaires aux dictionnaires », explique Clément-Éric. Il précise que leurs ateliers visaient aussi à démystifier, en quelque sorte, l’usage du dictionnaire, souvent banalisé par les étudiants, alors qu’il s’agit d’un outil précieux dans leur univers scolaire.
Dans la classe de 5e et 6e années, les deux traducteurs ont réussi à faire participer tous les jeunes avec entrain. De « sage comme une image » à « avoir les yeux dans la graisse de bines », les jeunes ont sorti un éventail d’expressions colorées, à la demande des traducteurs. Les questions étaient nombreuses au sujet de leur profession : « Est-ce que c’est payant? », ou encore, « Est-ce que vous dites Couteau Jaune quand vous parlez de Yellowknife? ».
Un peu moins d’une dizaine d’élèves ont d’ailleurs manifesté leur intérêt pour ce travail à la suite de la présentation. Kiera Boulanger-Rowe répond qu’elle a retenu « qu’être traducteur, ça permet de faire de l’argent! », et qu’elle aimerait bien ça. Cette dernière aimerait aussi être écrivaine, dit-elle. Pour sa part, sa camarade de classe, Ksydalg Henry, affirme : « J’ai appris de nouvelles expressions et ce qu’elles signifient. J’ai aussi appris ce que l’on peut faire en traduction. ».
Leur enseignant, Patrick Poisson, s’est dit satisfait de l’atelier : « C’est leur montrer qu’apprendre le français à Hay River peut être franchement utile. ».
Anne-Dominique et Clément-Éric souhaiteraient bien avoir la chance de présenter ces ateliers de nouveau. « Il faut montrer que oui, le français ça sert, mais plus que seulement un peu », clame le traducteur.