On l’a peut-être déjà rencontré, par hasard, en prenant le taxi en soirée, à Hay River. Mais, a-t-on remarqué la couleur de son accent?
Présentation :
Nom : Roger Leblanc
Âge : Ah, ben là là…
Originaire de : Gaspé, Québec
Dans le Nord depuis : 1982, madame!
Expression francophone préférée :
« À’prochaine chicane! »
Roger Leblanc, un sympathique chauffeur de taxi à Hay River, est un francophone aux yeux des francophones, et un anglophone aux yeux des anglophones. En fait, pour lui, il est bilingue.
M. Leblanc est né à Gaspé, au Québec : « Mon père était francophone, il parlait le français à la maison avec ses parents, et pis ma mère, elle, était anglophone, et elle parlait anglais avec ses parents. Mon père était catholique, ma mère était protestante! », lance d’emblée Roger Leblanc, lorsqu’on le questionne sur ses origines.
Si M. Leblanc est allé à l’école anglophone, dès les classes terminées, il courait jouer avec les voisins, des francophones. « J’ai appris mon français des voisins! », raconte-t-il. Aujourd’hui, bien qu’il utilise l’anglais la majorité du temps, il peut tout aussi bien sauter au français, si l’occasion se présente. « J’ai travaillé à Montréal, 75 % de mes clients étaient francophones », dit M. Leblanc.
Pour lui, le problème, en ce qui concerne les langues, survient quand on ne peut pas parler la langue de l’autre : « Alors là, il essaie de l’écraser! ». Questionné sur ce qu’il pense de l’importance d’une école francophone dans une petite ville comme Hay River, Roger Leblanc lance : « Il devrait y avoir les trois écoles : anglaise, française et autochtone! ». Il est toutefois loin d’être contre l’idée que des anglophones veulent envoyer leurs enfants à l’école francophone : « Ils veulent que leurs enfants parlent les deux langages, et ça, c’est quand tu veux dealer avec le Canada! ».
« Les gens ne devraient pas s’inquiéter de leur langage, ils devraient s’inquiéter de leur culture! », exprime Roger Leblanc. Le chauffeur de taxi s’en fait nettement moins pour sa langue, peut-être parce qu’il connaît les deux, que pour sa culture. « Au Canada, y’a tout! Pis c’est encore pire aux États-Unis! »
« Parce que, hey! Anybody who knows the two languages sont contents avec ça! Tu comprends ce que je veux dire? Ce n’est pas pour écraser personne, c’est pour s’améliorer! »