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le Jeudi 20 mai 2010 11:41 Éditorial

Éditorial Les dés sont-ils pipés?

Éditorial Les dés sont-ils pipés?
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Les gouvernements, territorial et fédéral, viennent de remettre un rapport sur les recommandations de la Commission d’examen conjoint du projet gazier du Mackenzie. C’est sans trop de surprises que j’ai appris qu’à peine 10 recommandations sur un total de 115 (8,7 %) ont été retenues alors que 28 (24,3 %) seront rejetées et que 66 (57,4 %) devront être amendées.

Il y a deux points importants à souligner dans cette histoire.

D’abord, on ne peut passer sous silence que ce rapport provisoire des gouvernements se base sur quatre mois d’intense réflexion (!!!) dans l’analyse de documents basés sur un processus de réflexion de cinq ans. Si j’étais un membre de la Commission, je serais complètement dégoûté de cette attitude pour le moins cavalière des gouvernements.

Je ne suis pas surpris de cette position du gouvernement fédéral. Après tout, c’est bien le premier ministre Harper qui vient de déclarer « Il n’y a que l’économie qui compte. Le reste, c’est secondaire. » devant de jeunes délégués universitaires. Ça me rappelle un peu sa déclaration au début de la récession économique quand on lui demandait ce qu’il allait faire pour aider à redresser l’économie. « Allez acheter des actions à la bourse », avait-il recommandé. Ça vaut bien le « Qu’ils mangent de la brioche », que la légende attribue faussement à Marie-Antoinette.

Deuxièmement, je suis désagréablement surpris que les gouvernements ne jugent pas nécessaire d’informer le public sur le contenu des recommandations rejetées ou de celles retenues. Il semble que l’intention est de partir en discussion en vase clos avec certains groupes d’intérêts. Et qui défendra les intérêts du public? Nellie Cournoyea et ses partisans du gazoduc, peu importe les conséquences?

Devant cette attitude qui manque de transparence, il y a fort à craindre que ce soit les recommandations environnementales (vous savez, ce sujet d’importance secondaire comme le futur de la planète) qui soient limogées sur l’autel du progrès économique.