Les élèves n’en revenaient tout simplement pas! Allain St-Cyr est vivant; il est certes un peu différent du portrait qui est accroché à l’entrée de leur école, mais il marche sans canne et de plus, il est sympathique. Le 20 mai 2010, cet ancien résident de Yellowknife est allé rencontrer les élèves dans leur classe, discutant avec eux et répondant à leurs questions. En après-midi, il a été l’invité d’honneur de la cérémonie officielle célébrant les 20 ans de la première école francophone des TNO.
Véritable glaçage sur ce gâteau d’anniversaire, Allain St-Cyr s’est brièvement exprimé devant l’audience composée d’élèves, de parents, de commissaires, de fonctionnaires, de membres et de bâtisseurs de cette encore jeune communauté franco-ténoise.
« On n’a pas tous les jours 20 ans! Vous connaissez la chanson, n’est-ce pas? Sinon, vous pouvez la trouver sur YouTube… Nous fêtons aujourd’hui 20 ans de succès, et je sais qu’un jour nous allons chanter “On n’a pas tous les jours 25 ans!”. Et je vois déjà pointer 50 ans à l’horizon », a débuté Allain St-Cyr lors de son allocution. Il a ensuite mis les jeunes du secondaire au défi de ne pas opter pour les cours faciles, leur conseillant de poser des questions et d’affiner leurs techniques de travail pour bien réussir. Cet enseignant d’expérience a également voulu donner à l’école qui porte son nom un cri de ralliement : « À l’école St-Cyr, on lâche pas! ».
Une devise qui peut se conjuguer au passé également, alors que durant cette cérémonie, la volonté et le travail d’un groupe de parents des années 1980 ont été reconnus comme la graine de cette arborescence éducative francophone qui s’enracine de plus en plus dans le sol ténois. Pour souligner cette persévérance, la présence de Bernadette Leblanc a été reconnue au sein de l’auditoire. Membre du quatuor formant le premier comité des parents de l’école en 1989, Mme Leblanc ne réside plus aux TNO, mais reste nécessairement attachée à cette école, puisque sa sœur Yvonne est la directrice actuelle et que son autre sœur, Marie, occupe le poste de directrice générale adjointe de la Commission scolaire francophone des TNO. « J’étais déjà revenue pour le dixième anniversaire, et nous étions tous en larmes, se rappelle Bernadette Leblanc. Cette fois-ci, je ne suis pas en larmes, je suis bien contente et fière de voir l’épanouissement et l’agrandissement et d’entendre parler que cela va continuer avec un gymnase et des classes spécialisées. » Elle mentionne que, dès le début, ces parents reconnaissaient le potentiel d’avoir plusieurs jeunes dans l’école, et dit se réjouir d’en compter actuellement plus de cent. « Cela prend des parents courageux, au début, pour établir l’école. Quand je suis partie en 1995, il y avait une quarantaine d’élèves jusqu’à la neuvième année. Et quelques années après, en 1999, j’étais très fière alors que l’école a déménagé des portatives à cette bâtisse permanente. Maintenant, comme ils ont dit, dans 40 ans, on va revenir, et dans 100 ans, qui sait? »
La fierté était un sentiment palpable lors de ce 20e anniversaire. Il est normal, ainsi, que les individus qui l’ont exprimé avec le plus de franchise et de spontanéité soient les élèves francophones. Les jeunes choristes de l’école ont marqué un émouvant moment de cette courte et réjouissante cérémonie en chantant Sur la piste du renard, la chanson thème de leur école. « Marchons ensemble. Marchons plus loin dans un nouveau millénaire, sur la route de demain. Le destin nous a réunis des quatre coins de ce pays. On se retrouve sous l’étoile du Nord qui éclaire la piste du renard », ont entonné les membres de la chorale orchestrée par Mélanie Gagnon. Et puis, tout le monde a vu grand… alors qu’une élève ayant suivi tout son cursus à l’école a annoncé qu’elle avait été invitée, dès l’an prochain, à poursuivre ses études dans le cadre du diplôme de baccalauréat international en Colombie-Britannique. « Si je ne devais mentionner qu’un seul et unique cadeau que m’a donné mon cheminement scolaire à l’école Allain St-Cyr, ce serait certainement la fierté, que je porte dans mon cœur, d’être francophone », a déclaré Amber O’Reilly.
