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le Jeudi 29 juillet 2010 13:13 Éditorial

Dire ou ne pas dire? Telle est la question

Dire ou ne pas dire? Telle est la question
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En lisant le petit vox pop en page 6, vous comprendrez que les médias sont souvent aux prises avec des décisions éditoriales qui doivent trancher entre la liberté d’expression et l’autocensure. Quant un jeune homme exprime l’opinion, dans un vox pop, que l’afflux de francophones constituera un problème pour les TNO, la question s’est probablement posée. Et si j’avais été à la place des responsables du journal en question, j’aurais probablement publié ces propos.

Qu’un individu dise que tous les Dénés sont des ivrognes, que les Arabes sont tous des terroristes, ou que la présence de francophones constitue un problème aux TNO, ça me fait évidemment sauter de ma chaise. La discrimination, le racisme et la xénophobie sont malheureusement des phénomènes sociaux bien vivants et on peut le constater régulièrement un peu partout sur la planète et au Canada. Peut-on taire ces tares sociales, les cacher et éviter d’y penser? Ne vaut-il pas mieux les exposer sur la place publique et les condamner? Répondre oui à cette dernière question signifie cependant que les propos doivent se retrouver sur la place publique.

Exposer ces propos discriminatoires et xénophobes ne suffit cependant pas. Il ne suffit pas non plus de simplement indiquer au lecteur que la rédaction ne partage pas cette opinion. Il faut aussi les attaquer et les condamner, aider le lecteur et la lectrice à comprendre le caractère nocif et destructif de ces façons de penser.

Qu’on soit en faveur de l’autocensure ou de la liberté d’expression, on peut probablement débattre de cette question tout en étant d’accord avec le caractère profondément vicieux de ce type de commentaires.

Par contre, on a tenu un petit sondage à ce sujet sur le site Web de L’Aquilon. Parmi les réponses qui m’étonnent, c’est le pourcentage assez important (près de 25 %) des répondants qui disent se foutre de la publication de tels propos. C’est triste de voir que des répondants puissent juger triviales et sans importance les questions de la discrimination, du racisme et de la xénophobie. On a encore beaucoup de chemin à parcourir en tant que société.