La nouvelle enseignante de l’école Boréale, Jessica Gilbert, n’a pas abouti aux Territoires du Nord-Ouest par pur hasard, loin de là! À vous de découvrir cette nouvelle Ténoise qui planifiait son arrivée, depuis des années.
Si pour certains, déménager aux TNO est une décision prise à la suite d’une offre d’emploi, il s’agit presque du contraire pour Jessica Gilbert et son amoureux, Justin Carey, tous les deux originaires du Québec. « On avait même envisagé de déménager même si nous n’avions pas trouvé d’emploi! », s’exclame la nouvelle enseignante, qui heureusement, n’aura pas eu à se rendre là. Cette jeune femme, originaire de Baie Comeau, raconte que cela fait maintenant plus de deux ans que son copain et elle discutent de s’établir dans le Nord. Il aura fallu le départ de Mélanie Serurier, qui retourne aux études pour une année, pour permettre l’arrivée de Jessica Gilbert. Cette dernière prend la relève de Mme Serurier en français, mathématique et en santé pour les niveaux de la 7e à la 11e année. « Mon copain a dit à ses patrons que sa blonde avait eu un emploi aux TNO et qu’il voulait être transféré, sinon, il démissionnait… ils l’ont transféré! », raconte Jessica, une pointe d’excitation dans la voix.
Amateurs de plein air, de jeux de société, de soirées de lecture et de films, les deux nouveaux Franco-Ténois se plaisent déjà à Hay River. « On arrive de Québec (la ville), ça fait du bien, de l’air pur! », partage Jessica, le visage rayonnant. Ce dernier s’assombrit soudainement, et puis, l’enseignante lance : « À part pour la grosse tour jaune qui sort de nulle part… (NDLR : le « High Rise » à Hay River, la tour de logements) » Selon Jessica, il aurait dû exister une loi à Hay River pour empêcher la construction de ce projet. « Quessé ça? », dit-elle, en bon québécois. À l’exception de cet édifice, l’enseignante affirme qu’elle adore le paysage de Hay River. « C’est beaucoup plus dynamique que ce à quoi nous nous attendions! », ajoute celle qui a l’habitude de vivre dans de petites collectivités. « Il y a 10 000 fois plus de choses à faire que dans les autres petites collectivités dans lesquelles j’ai déjà vécu! », dit-elle.
En effet, même si elle vient de Baie-Comeau, une ville d’environ 23 000 habitants de la Côte-Nord, au Québec, Jessica Gilbert a déjà travaillé six mois dans des kibboutz, en Israël. Des ki-quoi? Des kibboutz, il s’agit, selon la définition du Le Petit Robert : « En Israël, exploitation agricole de forme coopérative, servant de cadre à une organisation communautaire de la vie. » En plus de cette expérience hors du commun, la jeune femme a déjà travaillé durant un an pour la Commission scolaire Crie, au Québec. Cet emploi d’enseignante, au Lac Mistissini, lui a fait découvrir la culture autochtone, dans laquelle le français se retrouvait en situation minoritaire. Elle avait d’ailleurs déjà goûté au Nord, il y a quelques années, en visitant le Yukon. Restera-t-elle après son contrat, dans un an? « Ça reste à voir, mais on aimerait ça! », laisse tomber la jeune femme… décidément!