le Mercredi 16 juillet 2025
le Jeudi 21 octobre 2010 11:51 Éducation

Un exemple citoyen Apprendre à se plaindre… en français!

Un exemple citoyen Apprendre à se plaindre… en français!
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Depuis le début de l’année, les élèves du secondaire de l’école Boréale se soumettent à un exercice bien particulier : celui d’envoyer des lettres de plainte officielles à divers destinataires.

 

Dans le cadre de leurs cours de français avec l’enseignante Jessica Gilbert, les élèves ont étudié la lettre officielle, « dont la lettre de plainte », a expliqué l’enseignante. Au terme de cette étude, ils ont eu à réfléchir sur un sujet qui leur suscitait une plainte, puis écrire la lettre à qui de droit.

 

Kelly Schofield, maire de la ville de Hay River, a reçu sa lettre de la part des élèves de 10e année, Julia Gyapay et Chantel Beck. Pour M. Schofield, cette initiative de l’enseignante francophone est digne de mention : « C’est un très bon exercice! ». Le maire espère d’ailleurs que cet exemple citoyen sera suivi par plus de gens dans la ville. « C’est leur droit de questionner un fonctionnaire ou tout autre élu. Agir de façon si responsable à un si jeune âge et être enseigné à le faire, c’est un atout fondamental dans leur vie future! », s’est-il exclamé.

 

Une version anglophone please

C’est toutefois avec un air embêté qu’il a reçu les lettres, a-t-il rapporté. Non que recevoir des lettres de plainte ne lui déplaise, mais plutôt qu’elles lui soient adressées en français. Un bémol qui, selon lui, se doit d’être mentionné : « Je crois que les lettres devaient définitivement être écrites en français, mais je crois qu’il aurait dû être inclus [par le professeur] une version anglaise pour que les gens comme moi puissent les lire ». À cela, le maire ajoute même : « Nous n’avons pas de traducteur dans notre équipe, personne ici ne parle français. La ville de Hay River, non seulement les élus municipaux, mais également les gens de Hay River, parlent anglais ». Le maire Schofield a qualifié « d’irresponsable » le fait d’assumer qu’il serait de sa responsabilité de comprendre et de répondre à ces lettres en français.

 

L’Aquilon est entré en contact avec la directrice de l’établissement, Mme Sophie Call, afin qu’elle réagisse aux commentaires du maire. « C’est très limité comme perspective, surtout de la part d’un dirigeant municipal », a-t-elle déploré. Mme Call s’est dite surprise d’une telle réaction : « Je me serais attendu à plus d’encouragement […] Pour le bureau de la mairie, cela devrait être un plaisir de devoir accommoder (de telles demandes). Il devrait voir comme une force que la municipalité ait plusieurs langues ».

 

Le centre récréatif de Hay River, la commission scolaire de la division du Slave Sud, la ville de Hay River, Sophie Call, la directrice de l’école Boréale, et l’enseignante Jessica Gilbert, elle-même, ont eu le loisir de recevoir ces lettres… en français.