L’auteur Camille Bouchard vient personnifier le voyageur qui inspire tant de jeunes à la lecture.
Ses aventures prennent place à travers les villes du monde, ces récits se déroulent en Espagne, au Burkina Faso, en Thaïlande et bien ailleurs. Au début novembre, il est venu trois jours aux Territoires du Nord-Ouest pour insuffler à ses jeunes lecteurs francophones le goût de l’aventure et du voyage. Camille Bouchard est un auteur-baroudeur, il s’inspire des endroits qu’il visite, crée des histoires basées sur des faits vécus et rédige des séries qui tiennent en haleine plusieurs milliers de jeunes canadiens.
À « Yellowice », comme il l’appelle, Camille Bouchard a rencontré des élèves de l’école Allain St-Cyr et de l’école J.H. Sissons. Il fait des interventions partout au pays, mais avoue, en entrevue électronique, que sa visite ténoise a été une des plus belles depuis qu’il fait ce genre d’ateliers : « L’accueil, la préparation des jeunes par les profs, l’impression qu’on est pas seulement un auteur de plus qui passe par là, le sentiment de participer à un événement vraiment important dans la vie intellectuelle des enfants… Ces émotions, on les ressent toujours plus fort dans les régions éloignées que dans les grands centres. C’est vrai aussi à l’intérieur des frontières du Québec. Mais à Yellowknife, c’était particulier. Il y a eu une chimie, cette journée-là. Difficile d’expliquer précisément pourquoi. La pâte a levé comme on dit ».
Les bibliothécaires des deux écoles, Cathy Roy et Caroline Roux, s’étaient préparées à cette visite financée par le programme Lire à Tout vent, qui permet à la littérature québécoise et canadienne-française d’effectuer une grande tournée de ses créateurs à travers le Canada. Pour Cathy Roy, de l’école Allain St-Cyr, les anecdotes de l’auteur, comment il est devenu écrivain, sa biographie ainsi que son dynamisme, ont été les clés qui ont ouvert l’imaginaire des élèves. « Tous les élèves de la 3e à la 12e l’ont rencontré, et déjà que plusieurs étaient passionnés par ses romans, je pense que maintenant ça fait effet boule de neige. Le fait de l’avoir rencontré, ils vont s’en rappeler longtemps. D’autant plus qu’il était drôle et qu’ils lui ont posé beaucoup de questions. C’est bon pour la promotion de la littérature canadienne. »
L’intéressé, lui, insiste qu’il influence les jeunes d’abord sur l’acte de lire. « Je veux qu’ils le trouvent stimulant et énergisant. Qu’ils aient envie d’apprendre, grandir, devenir de meilleurs adultes (afin qu’on ait un meilleur pays, un monde meilleur). Pour ce faire, j’essaie de démystifier l’auteur lui-même, leur démontrer qu’un écrivain ce n’est pas un vieux bonhomme ennuyeux qui reste au fond de sa bibliothèque. Je veux qu’ils voient le côté humain du livre comme étant celui d’une personne dynamique, animée d’une grande rage de créer, de refaire le monde. L’inverse est vrai aussi : les enfants me motivent terriblement. C’est très stimulant de travailler pour eux, avec eux », répond-il.
Pour démystifier l’image de l’écrivain, Camille Bouchard, passe des mots aux actes. En ce moment, et pour les prochains mois, il voyage sur les routes des États-Unis dans un véhicule récréatif prénommé Matamata, il « twitte » et blogue quotidiennement. En entrevue, il explique qu’il ne sait pas si son aventure septentrionale va lui inspirer un roman et ajoute que les changements climatiques sont déjà la trame de fond d’un premier opus qui se déroule à la Baie-James qui paraîtra l’an prochain. D’ailleurs sur l’un de ses derniers gazouillis, il dit avoir commencé l’écriture de ce prochain livre : «Les Voyages de Nicolas/Aventures en VR» : TERREUR À LA BAIE-JAMES.