Au Centre du patrimoine septentrional Prince-de-Galles, l’exposition Mémoires vives fait revivre l’influence francophone au sein de la culture métisse des TNO.
Pour Vincent Méreau, la plus grande réussite durant le vernissage de l’exposition Mémoires vives, mise sur pied par la Fédération franco-ténoise est qu’elle se soit concrétisée en mémoires vivantes. « Des Métis se sont présentés à la soirée avec de nouveaux artéfacts, tels que la hache qui porte les initiales de François Beaulieu, avec des couteaux rouges dont la lame est faite de cuivre minéral et de corne de bœuf musqué. Ils ont fait ça de leur propre chef. Un autre moment fort de la soirée a été quand les deux musiciens, George et Lee Mandeville ont raconté l’histoire de la gigue et qu’ils ont joué un air avec leur violon et leur guitare. Je parle de mémoires vivantes, car Robert Beaulieu et Noeline Villebrun se sont mis à giguer devant l’audience », décrit Vincent Méreau, qui se réjouit de l’effet d’entraînement que ce projet a initié chez plusieurs personnes. Celui qui s’est penché sur le thème des Métis afin d’illustrer l’influence des francophones dans le développement des TNO, a été agréablement surpris de la diversité du public qui s’est présenté lors de l’ouverture de l’exposition ce vendredi 28 janvier.
« J’étais content de la variété de l’audience, j’ai pu voir plusieurs catégories de visiteurs. Il y avait des descendants des familles Beaulieu, Villebrun, Mercredi, des francophones, des anglophones, mais aussi des étrangers qui voulaient découvrir un aspect culturel canadien différent. »
Les Métis présents dans la salle ont pu découvrir des aïeux parmi les quatre-vingts photos présentées sur les différents panneaux. « C’est un des plus beaux aspects de ce projet. C’est une chose que j’espérais qu’il arrive : que les gens reconnaissent des personnes de leur famille et qu’ils en parlent durant la soirée », témoigne M. Méreau qui dit avoir apprécié que ces familles métisses partagent leurs souvenirs avec le public.
Pour le responsable du projet, le fait d’avoir monté cette exposition lui a permis de découvrir l’héritage des francophones dans un lieu aussi éloigné que les TNO. « J’ai appris énormément de choses sur l’histoire de ces familles. Et j’ai découvert l’influence que pouvaient avoir des Français sur des territoires aussi éloignés qu’ici. J’ai vraiment été étonné de voir des gens d’ici, danser une gigue inspirée des gigues françaises moyenâgeuses. Je ne savais pas que Laurent Leroux avait le monopole de l’approvisionnement des ceintures fléchées dans la région. »
Connaissant un peu plus les Métis des TNO, l’employé de la Fédération franco-ténoise propose sa propre description de ce peuple : « Les Métis sont riches de plusieurs influences culturelles. Pour moi, ils sont la pierre angulaire du lien entre les cultures autochtone, francophone et anglophone. Avec leurs connaissances sur le piégeage, et leur relation avec la nature, ils sont typiquement des Premières nations, mais leur culture repose aussi sur la gigue et le violon qui les lient à la France. Leur personnalité est construite par plusieurs langues et influences culturelles ».
Après les trois semaines d’exposition au musée de Yellowknife, Mémoires vives se transportera deux semaines au musée de Fort Smith, deux semaines à la bibliothèque municipale de Hay River et terminera sa tournée à Inuvik. Selon M. Méreau, Mémoires vives pourrait se déplacer l’an prochain vers des collectivités ténoises où se trouvent plusieurs familles métisses.