Plusieurs groupes ont eu l’occasion de rencontrer le Comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes, incluant bon nombre d’organismes francophones. Il s’agissait de la première visite de ce comité dans notre région. En ce sens, il s’agissait d’un événement historique.
Tous les groupes, tant les groupes francophones que les interlocuteurs du gouvernement territorial ont eu l’occasion de présenter leurs perspectives par rapport à la question des langues officielles.
La question qu’on peut se poser, c’est à savoir si ces quelques heures de consultation du Comité vont donner des résultats.
Je ne le crois pas!
Premier facteur qui soutient cette opinion, c’est la proximité d’élections fédérales. Que ce soit les incessantes publicités du gouvernement sur ses orientations économiques ou celles du Parti conservateur, ou encore les déclarations officielles des différents partis, on risque de se trouver en élection d’ici quelques semaines. Or, suivant une élection, même sans qu’il y ait changement de gouvernement, il y a toujours des députés qui partent, d’autres qui arrivent et les responsabilités de parti risquent de changer pour ceux qui demeurent en poste. La composition du prochain Comité pourrait être totalement différente de celle du Comité que la communauté a rencontré.
Toujours dans cette veine, les rares fois où j’ai vu les membres du Comité se préoccuper d’une question, celle du besoin d’une garderie de langue française à Hay River, le thème a vite été récupéré dans le cadre de la différence idéologique entre le soutien du gouvernement fédéral directement aux parents en matière de petite enfance (préconisé par le Parti conservateur) et le soutien direct aux garderies (préconisé par le Bloc québécois).
L’autre facteur qui appuie cette opinion, c’est la réalisation que peu de chose progresse rapidement à Ottawa, et que quand les gouvernements décident d’agir, c’est en suivant des priorités établies à l’échelle nationale. Or, il ne faut pas avoir vécu dans le Nord depuis si longtemps pour réaliser que la situation sur le terrain est diablement différente que la situation à Ottawa, là où se prennent les décisions.
Bref, maintenant loin des yeux, je ne crois pas que le Comité permanent saura réellement à répondre aux cris du cœur que plusieurs membres de la communauté ont lancés.