La décision de l’automne dernier du gouvernement fédéral de changer son programme d’aide à la distribution de nourriture dans le Nord me laissait perplexe. La question principale que je me posais concernait surtout la nature principalement idéologique du gouvernement conservateur dans plusieurs des grands dossiers de l’heure. Le gouvernement commençait-il une campagne visant à miner une société d’État, un concept totalement rébarbatif pour le gouvernement en place?
Je ne saurais écarter cette possibilité, mais une analyse plus poussée du dossier révèle plusieurs éléments positifs dans les nouvelles orientations du programme.
D’une part, il s’agit d’une très bonne chose que de cesser de financer le transport de chips, de boissons gazeuses ou autres denrées sans véritable valeur nutritionnelle. En effet, il est préférable que les subventions servent à faire transporter des oranges, des jus de fruit ou tout autre aliment qui bénéficiera à la population.
Ayant vécu dans une petite collectivité isolée, j’ai pu constater à quel point la population locale était mal instruite lorsque venait le temps de faire des choix éclairés en matière d’alimentation. En cessant de subventionner les mauvais aliments, cela devrait constituer un incitatif économique pour que les familles fassent de meilleurs choix. Mais que Lays et Coke se rassurent, il se consommera toujours beaucoup trop de leurs produits.
L’autre aspect important du processus, c’est que les marchands, dont les décisions affectent directement leur marge de profit, seront en mesure de déterminer les méthodes d’expéditions les plus avantageuses financièrement. Pour eux, si les dirigeants de Postes Canada présentent une soumission meilleure que les transporteurs aériens, elle recevra le contrat.
Bref, il faut avouer que certains éléments du programme d’aliment Nord devraient bénéficier à la population.