Il semble que plusieurs de nos premiers ministres essaient de laisser une trace indélébile de leur passage au moment de leur départ. Au moment de plier bagage et de se retirer, ils posent un ou plusieurs gestes à grandes répercussions.
Prenons l’exemple de Jean Chrétien. Dans la dernière année de son mandat, alors que la retraite approchait, il a effectué deux gestes qui ont eu de lourdes conséquences pour le Canada sur la scène internationale. Il a fait un pied de nez aux Américains en refusant de s’associer à l’invasion de l’Irak. Il a aussi apposé sa signature sur le protocole de Kyoto.
Les conséquences de ces gestes ont été nettement positives sur la scène internationale. On sait tous maintenant à quel point l’invasion de l’Irak était inutile. Puis, le Canada devenait un modèle en matière environnementale. Malheureusement, l’évolution politique a fait en sorte que cette image positive du Canada a été reléguée au rancart, mais cela dépasse l’objet de cet éditorial.
Un peu plus récemment, le premier ministre Joe Handley signait à la onzième heure une entente afin de lancer le projet de construction d’un pont pour traverser le fleuve Mackenzie. Quatre ans plus tard et à un coût trois fois plus élevé que prévu, il s’agit d’un héritage beaucoup moins éloquent à titre de dernier coup de canon d’un premier ministre.
Dernièrement, voulant probablement qu’on se souvienne de lui plus en raison de ses réalisations que de ses problèmes conjugaux, le premier ministre Floyd Roland poursuit la tradition et a signé cet hiver une entente de principe sur la dévolution, mais en oubliant malheureusement de consulter ses pairs autochtones. Il quittera ses fonctions dans quelques mois et seul l’avenir nous dira si le principe de dévolution sans l’accord des Autochtones survivra.